Les Ardentes J2: PNL ou rien

On a fait de belles photos de PNL aux Ardentes... © Olivier Donnet
Laurent Hoebrechts
Laurent Hoebrechts Journaliste musique

Qui est PNL? Où vont-ils? Que font-ils? Existent-ils même vraiment? Si oui, sont-ils les derniers petits génies du rap français ou sa plus grosse imposture? Jeudi, à Liège, les deux frangins n’ont livré aucune réponse, préférant faire le vide. Au propre comme au figuré.

PNL donc. Hashtag: le dernier « phénomène » en date du rap français. Une hype XXL, sanctionnée par deux « mixtapes » sorties en 2015. Et a fortiori, l’une des principales exclus des Ardentes 2016. Jeudi, sur la grande scène, il y a donc Ademo – t-shirt moulant, bariolé -, et N.O.S. – bermuda, polo jaune, queue de cheval. À moins que ce ne soit l’inverse. Derrière eux, un DJ, et quatre poteaux – la famille! – qui ont fait le déplacement pour… pour quoi déjà?

Sortis des Tarterêts, quartiers à 30 km de Paris, les deux frangins se traînent d’un côté à l’autre de la scène. Le pas escargot, le charisme mollusque, ils enchaînent les morceaux en roue libre. Le son, pas dingo, fait un moment douter: à force d’être ultravocodérisé, et doublé en permanence, le flow nihilisto-blédard est-il authentique? « Le prends pas mal/Mais j’ai pas d’amour/Le public je m’en fous/je sais qu’il me lâchera. » (Le M). On est prévenu. Les gamins aux premiers rangs s’en tamponnent. Baba? « J’bibi en bas! » Des confirmations quand même: Le Monde ou rien est bien un classique, tandis que Porte de Mesrine tient la corde pour le titre du saxo le plus mélasse depuis Careless Whisper (Wham). Brrrrr!

Après, de show, il n’est pas vraiment question: hormis la projection de bouts de clips, le set est aussi extatique qu’un épisode de Derrick. On n’osera pas vraiment parler de concert non plus. Le néant. Et pourtant, quelque chose se passe. Peut-être la sidération devant le vide. À moins que ce ne soit une sorte de fascination pour la proposition, extrême à sa manière, sans concession. Punk? Sur sa planète, PNL ne parle pas aux médias (sauf américains – ils font la couverture du dernier numéro de Fader). Aux Ardentes, le groupe a donc laissé ses consignes: No photo. No video. No future?

Au bout d’une heure de concert, les frangins repartent comme ils sont venus. Au ralenti, et laissant plus d’un spectateur interloqué. Génies ou imposteurs fumeux? On pensait que le live allait permettre de trancher. Il n’a fait que semer encore davantage la confusion. Fort. Très fort.

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