Les Ardentes J1: Mr & Mrs Smith

© Olivier Donnet
Julien Broquet
Julien Broquet Journaliste musique et télé

Avec Morrissey et Patti Smith, le festival liégeois nous a résumé deux pans tout entiers de l’histoire du rock.

L’icône de la pop romantique made in England et la marraine new-yorkaise du punk. Il y avait du beau monde jeudi, sur les bords de la Meuse, pour la première soirée de ces septièmes Ardentes. C’est peut-être l’une des dernières fois d’ailleurs qu’on applaudissait l’Anglais. S’il dit vrai et tient ses promesses, le Moz tirera sa révérence et prendra sa retraite en 2014. « C’est ma trentième année de carrière, et j’ai beaucoup vieilli ces dernières années ce qui est pour moi assez navrant, comme ce doit l’être pour quiconque, déclarait-il récemment. Le corps change de forme, et il n’y a rien que l’on ne puisse y faire. Dois-je continuer comme un Andy Williams moderne (ndlr : Williams est un vieux chanteur de variété américain)? »

Merci Steven Patrick. Ca ira comme ça. Il est déjà loin le temps de You are the Quarry (c’était il y a huit ans) et de toute façon on a toujours moins aimé Morrissey sans les grattes de Johnny Marr. Ce soir, il y a quelques chansons des Smiths (Shoplifters of the world unite, How soon is now?) et des vieux trucs solo comme Everyday is like Sunday. Mais c’est bien ça le problème. Le dimanche est le jour le plus chiant de la semaine. Et avec tout le respect qu’on lui doit, le concert du Mancunien est ennuyeux comme un jour de pluie pour ne pas dire un repas sans steak…

A 65 ans, Patti Smith a plus de couilles que le Moz. « Plus de moustache aussi, » nous glisse-t-on à l’oreille. En une petite heure racée, notamment flanquée de son fidèle guitariste Lenny Kaye (40 piges qu’ils bossent ensemble), l’increvable poétesse punk donne un petit aperçu de son nouvel album (April Fool, Fuji-san, Banga) en partie conçu à bord du Costa Concordia sur invitation de Jean-Luc Godard qui y tournait Film Socialisme, et contente le public, nombreux, avec Because the night et sa reprise du Gloria des Them. Très classique, daté. Mais respect.

Sinon, Mathias Malzieu a beau nous courir sur le haricot (magique) en se prenant pour le Tim Burton de la chanson française (un peu ras la casquette du ciel, des fées et des oiseaux), les détonants Dionysos, fidèles à leur réputation de bête de scène, ont mis un beau bordel au HF6. Touché coulé.

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