Les Ardentes: 1995, retour vers le futur

1995 © Antoine Durand
Laurent Hoebrechts
Laurent Hoebrechts Journaliste musique

Le 12 juillet, dans les halles des foires de Coronmeuse, au festival les Ardentes, ils joueront presque à domicile. Les Parisiens de 1995 sont en effet des habitués de Liège. Au point de glisser une photo de la Cité ardente dans le livret de leur premier album, Paris Sud Minute, paru ici en début d’année.

Nekfeu, l’un des six membres du collectif hip hop: « On est souvent passés dans le coin. Les Ardentes ont été l’une de nos premières dates conséquentes à l’étranger. »

Dans un rap français rongé par la sinistrose et les poses racailles, 1995 fait un peu figure d’exception. Un coup de fraîcheur qui ressuscite la « positive attitude », l’esprit peace, love, unity and having fun des fondateurs. Ils ont pourtant à peu près tous dans la vingtaine. Nekfeu toujours: « On n’a pas envie de s’enfermer dans les clichés. Les clips de rap te font croire que pour être crédible, tu dois jouer le caillera ou avoir fait de la taule. Nous, sans avoir volé de bagnoles ou vendu de la drogue, on est vrais et authentiques dans notre démarche. » Et cela marche. Signé sur la major Universal, 1995 a réussi à préserver une image d’indépendance tout en remplissant des salles partout où ils passent, suscitant l’adhésion de jeunes amateurs de rap que la dérive crâneuse a fini par lasser. Alpha Wann: « Ce qui nous rassemble dans le groupe, c’est un certain ras-le-bol par rapport à ce qu’on entend à la radio. On n’a pas forcément tous les mêmes goûts musicaux, mais on a une même vision globale du rap, une même énergie. »

Le nom du collectif est une référence explicite à un certain âge d’or du hip hop made in France, l’époque des meilleurs NTM, Iam, MC Solaar, Sages poètes de la rue… 1995 remet ainsi à l’avant-plan la culture du DJ et cultive l’esprit collectif et le second degré. Alpha Wann: « On s’inscrit dans une certaine tradition du sample, de la boîte à rythmes… Même si on s’autorise évidemment des écarts, la base est classique. » Voilà qui a le mérite d’être clair. A défaut de révolutionner l’idiome rap français, 1995 propose au moins une alternative « simple et funky » aux roulements de mécaniques et autres poses testostéronées.

1995, PARIS SUD MINUTE, UNIVERSAL. LE 12/07, AUX ARDENTES.

Les Ardentes, du 11 au 14 juillet à Liège. www.lesardentes.be/2013/fr/

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