Lemmy, le déclin inéluctable d’une icône rock’n’roll

Lemmy, au Graspop avec Motörhead pour une dernière fois? © Wouter Van Vaerenbergh/Knack Focus

« We are Motörhead, we play rock and roll? », lançait Lemmy Kilmister en guise d’ouverture du concert de Motörhead au Graspop. Alors que le slogan aurait dû être suivi d’un point d’exclamation, l’icône fatiguée n’avait plus l’air très sûre d’elle.

Si autrefois, Lemmy « souffrait » simplement de sa consommation excessive d’alcool et de drogues, le musicien de 69 ans est aujourd’hui vraiment malade. Malheureusement, dimanche au Graspop, ça s’est vu et entendu. En lieu et place du redoutable front man de Motörhead, on a eu droit à un petit homme âgé et exténué qui a fait de son mieux pour ressembler à Lemmy -basse Rickenbacker autour du cou, lunettes fumées, chapeau et de circonstance- mais sans y parvenir.

Outre le fait que Kilmister n’y était que l’ombre de lui-même, troquant son whisky par de l’eau, un geste devenu difficile vu ses mains tremblantes; sa voix brisée a surtout indiqué la fin proche de Motörhead. Comme personne n’entendait ce qu’il marmonait entre les titres, c’est son bras droit, Phil Campbell, qui s’en est chargé. Heureusement, outre une cargaison de t-shirts, ce dernier avait aussi de l’énergie à revendre. Sur l’un de ces t-shirts, on pouvait lire sa haine de tous les batteurs du monde. Mikkey Dee, le batteur de Motörhead n’a pas hésité à riposter sur Dr. Rock, et a harangué le public avec un solo de batterie en fin de gig.

Beaucoup de fans savent que Lemmy et les concerts de Motörhead ne sont qu’une pâle copie de ce qu’ils étaient autrefois. Pourtant, ils voulaient tous être présents pour hurler (une dernière fois?) Ace Of Spades avec Lemmy. Parce que c’est ça aussi le rock’n’roll: être présent pour ses fans et son groupe pour le meilleur et pour le pire.

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