Kevin Dochain

Le Pukkelpop peut-il encore décemment avoir lieu?

Kevin Dochain Journaliste focusvif.be

À deux jours du festival, la tente Club du Pukkelpop s’effondrait suite à des rafales qui rappellent tristement les événements de 2011. Quelques heures plus tard, Chokri Mahassine annonçait que le festival aurait bien lieu. Est-ce bien raisonnable?

La nouvelle tombait comme une mauvaise piqûre de rappel hier en fin d’après-midi. Trois ans après la catastrophe qui faisait 5 morts au Pukkelpop 2011, et à peine 48h avant le début de sa 29e édition, l’histoire semblait vouloir se répéter: une rafale de vent aura eu raison de la tente Club. Les photos tweetées par les bénévoles sur le site rappellent dangereusement les événements vécus en 2011. On se rend compte en relisant les lignes qu’on a écrites au lendemain de la tempête meurtrière que si les souvenirs se sont estompés, ils sont toujours bien présents. Frissons.

Et pourtant, il ne faudra pas moins de quelques heures à l’organisation pour se remettre d’appoint et annoncer que le festival aura bel et bien lieu. Il ne faudra également pas plus d’une nuit pour dégotter une nouvelle tente et la mettre sur pied. Si Chokri Mahassine, l’organisateur et visage du festival, assure dans son communiqué que « les festivaliers sont [leur] priorité actuelle », on ne sait pas exactement comment on doit avaler la nouvelle.

Bien sûr, annuler le festival si près de son coup d’envoi semblait difficilement envisageable. Mais on ne peut s’empêcher de penser que, dans ce cas-ci, c’est la machine financière derrière qui dicte au festival l’éthique qu’il a le droit d’avoir. Pas question de devoir à nouveau rembourser les dizaines de milliers de festivaliers, même sous forme détournée.

L’édition 2014 de celui qui reste notre festival-blockbuster favori marquera en effet officieusement la fin de la dette emmagasinée par la catastrophe (pour la troisième et dernière année consécutive, les festivaliers 2011 pourront manger et boire « à l’oeil »). Et se doit d’être irréprochable, tant du point de vue organisationnel que financier, pour permettre à l’édition-anniversaire de l’an prochain d’être remarquable. À moins que le mauvais sort ne s’abatte à nouveau sur le festival et signe son arrêt de mort.

Une chose est sûre: on sera bel et bien sur place pour rendre compte du festival et espère fort ne devoir parler que de musique…

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