Le premier album solo de Kurt Cobain sortira en novembre

Kurt Cobain, août 1993. © Jesse Frohman
Kevin Dochain
Kevin Dochain Journaliste focusvif.be

…et à vrai dire, on n’est pas exactement enthousiaste à l’idée.

L’information tournait depuis un moment sans toutefois être confirmée à 100%. Aujourd’hui, Brett Morgen, le réalisateur du documentaire Cobain: Montage of Heck officialise la sortie le 6 novembre, en parallèle au DVD/Bluray du film, d’un « premier album solo de Kurt Cobain », 21 ans après sa mort.

L’album, qui sortira chez Universal Music et qui n’a pas encore de titre officiel, contiendra tous les morceaux utilisés pour le film, plus une douzaine de morceaux supplémentaires, des « audio montages », et même un « sketch ». Soit les trouvailles faites par Brett Morgen lors de ses fouilles dans les archives familiales pour mettre en place son documentaire.

« L’album a été conçu pour qu’on ait l’impression d’être assis dans le salon de Kurt, à le regarder créer tout au long d’une après-midi », explique le réalisateur à Billboard, précisant que les chansons iront « du thrash au ragtime, à tout ce qui va entre les deux ». « On n’y entendra que Kurt tout seul avec sa guitare, ajoute Brett Morgen. Il n’y aura pas de morceaux finis, multipistes, ou même en travail; mais ils sont extraordinaires, et je crois qu’ils permettent de plonger profondément dans son processus créatif. Je crois qu’ils aideront à mieux comprendre Kurt, tant en tant que musicien qu’en tant qu’homme. »

À vrai dire, on n’est pas exactement enthousiaste à l’idée de l’existence même cet album. Si le documentaire de Brett Morgen a eu la bonne idée de tenter de cerner l’intimité du leader de Nirvana, et amenait enfin un regard neuf sur son histoire qu’on a vue racontée des centaines de fois de la même manière, le film nous a toutefois laissé une désagréable impression de voyeurisme déplacé. D’autant plus quand on sait que, pour Buzz Osborne, Melvins en chef et proche de Cobain, « 90% du docu n’est rien d’autre que du bullshit »: Kurt Cobain aimant notamment s’inventer, face à son dictaphone, les histoires qui font les « moments forts » du film.

Comme après la mort de tout musicien « culte », les moindres chutes de studio sont exploitées jusqu’à la corde (pensez Michael Jackson, pensez Jimi Hendrix). Les morceaux « rares » de Nirvana ont d’ailleurs déjà connu d’innombrables sorties discographiques via les diverses rééditions, coffrets ou bootlegs sortis post-mortem. Mais avec cet album solo posthume, on a l’impression qu’on franchit encore un pas de plus en publiant la matière brute sans aucune espèce d’autorisation de son auteur, pas même l’accord tacite du style « je rentre en studio pour faire entendre mes morceaux ». Quitte à vouloir écouter Kurt Cobain sans filtre, autant se plonger dans la démo de son tout premier groupe, Fecal Matter, qui était, elle, bien destinée à être écoutée…

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Prochaine étape, comme l’ironisait un lecteur de Consequence of Sound: l’hologramme de Kurt Cobain en tournée avec les Foo Fighters? Hum…

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