Le foot est-il soluble dans le festival d’été?

Finale France-Croatie à la Last Arena © Olivier Donnet
Julien Broquet
Julien Broquet Journaliste musique et télé

Sacre français, consolation belge. On a vécu les finales du Mondial à Dour… Bleu, blanc, blues.

Quelques milliers de maillots rouges et un grand écran pas si grand que ça… Ça aurait dû être une gigantesque fiesta. Samedi, malgré la victoire, c’était au final des adieux un peu triste avec les Diables rouges. Si dimanche, la France affronte la Croatie sur la Last Arena (la plus grande scène du festival), samedi après-midi, on regarde Belgique-Angleterre sur un bout de terre entre la Boombox, la Green Area et le bar à bières spéciales. Peu de chant, peu de fête…. Sous les éoliennes douroises, la déception footballistique se lit autant sur le visage des festivaliers que sur celui des Diables. Rarement un succès (médaille de bronze ou pas) aura laissé un goût aussi amer en bouche. Il y a des matchs comme ça qu’on aimerait pouvoir oublier mais pas facile de faire son deuil avec autant de bourreaux sous le nez.

On profite de la mi-temps pour aller jeter un coup d’oeil au dandy britannique Baxter Dury. Décide de faire une croix sur le psychédélisme turc d’Altin Gün… Musicalement parlant, le match de foot fout un peu en l’air notre après-midi. Jamais ça n’avait parlé autant de ballon rond durant le Woodstock hennuyer. Entre Belges et Français, ça se taquine beaucoup. Ça se moque et se mord un peu. Le petit jeu aujourd’hui pour les supporters des Bleus, c’est de se faire passer pour des Belges. « Belle victoire contre l’Angleterre. On a bien joué. Dommage contre la France en demi? » Oui oui, c’est ça… Tu crois qu’on l’a pas entendu ton accent parigot? Faut quand même être un rien tordu.

Dimanche, le Belge, lui, est plutôt enclin à se faire passer pour un Croate. Un peu mauvais perdant, un peu voisin taquin. « Le foot, on avait anticipé, explique le programmateur Alex Stevens. Nous n’avions booké que trois artistes sur la grande scène pour dimanche. Après, on a un peu joué au puzzle pour que la Caverne, la Boombox et la Petite Maison dans la prairie ne jouent pas à ce moment-là. Le foot dans un festival, c’est un truc très particulier. Avec Dour, on essaie de créer une communauté, un monde parallèle avec des règles différentes de rapport aux autres. Le foot, c’est l’entrée en connexion avec le monde réel. Alors, ça se chambre un peu. Mais c’est jamais bien méchant. C’est un peu comme un couple qui se chamaille. C’est pas des vraies disputes. »

Étant donné le pourcentage élevé de tricolores sur le site (qui reflète moins la proximité de la frontière que l’ampleur internationale du festival), la Last Arena dimanche a des allures de mini stade de France. Les images et les commentaires viennent de TF1. Les lumières de la scène sont bleues blancs rouges… De petites frayeurs et une grosse ambiance. Au coup de sifflet final, les Bleus peuvent laisser exploser leur joie, entonner la Marseillaise et mettre une petite semelle à leurs hôtes. « On n’entend plus. On n’entend plus les Diables rouges… » La soirée va être longue. Pour nous comme pour les mecs bizarres déguisés en coqs (la photo)

Le foot est-il soluble dans le festival d'été?
© Michi-Hiro Tamaï

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