LA Priest, rêverie pop en pyjama

Kevin Dochain
Kevin Dochain Journaliste focusvif.be

Sam Dust, leader rescapé de Late of the Pier, jouait les orfèvres bricolos de l’électro pop à l’AB Club ce jeudi. Renversant.

LA PRIEST

En matière de live, les meilleures claques sont souvent celles qu’on ne voit pas arriver. On s’explique. Il y a sept ans, le Fantasy Black Channel de Late of the Pier avait fait chez nous l’effet d’une petite bombe, du genre qui redéfinit vos codes. Mais le génial groupe électro-rock débordant d’inventivité disparaissait malheureusement des radars quelques années plus tard, laissant tout au mieux un single, Blueberry, en guise d’espoir d’un retour aux affaires. Espoir qui s’écroulera définitivement en mai dernier avec l’annonce du décès prématuré du batteur du groupe.

Ce n’en était pas pour autant fini pour Sam Dust, qui a depuis rejoint Connan Mockasin sur scène et est parti enregistrer des phénomènes électromagnétiques au Groenland. Son projet solo, LA Priest, se dévoilait en juin dernier avec un premier album protéiforme, Inji. Bien moins accessible que l’oeuvre incisive de Late of the Pier, le disque contenait pourtant son lot de perles pop funky, allant chercher leur inspiration chez Prince, David Byrne et Aphex Twin, mais aussi chez Sébastien Tellier, Daft Punk et Mr Oizo. On allait donc en vérifier le potentiel scénique ce jeudi au club de l’Ancienne Belgique.

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Pour faire monter la tension, la bonne idée du jour aura été de programmer les excellents Montois de La Jungle en première partie, chez qui math rock, loops et tension tribale font bon ménage. « Si t’as pas vu La Jungle en concert en 2015, t’as un peu raté ta vie », ironisait récemment un ami.

21h, les doutes installés en voyant arriver l’homme arriver seul en scène, vêtu d’un pyjama de satin au beau milieu de ses machines bricolées, se dissiperont bien vite. LA Priest fait des merveilles avec son séquenceur qu’il triture jusque dans les moindres détails, et fait vite danser tout le club à grand renfort de basses élastiques, de riffs funky qui lui vaudront un « sexy motherfucker! » de la part de l’audience (« Merci! C’est réciproque, si tu es bien celui à qui je pense, coquin! », répond-il d’un ton moqueur) et surtout de claviers barjots. Pas de morceau de Late of the Pier au programme comme on l’espérait secrètement, mais bien de nombreux passages qui rappellent son électro qui tabasse, façon The Bears Are Coming. Et un final en forme de DJ set improvisé où Sam Dust joue les danseurs désarticulés du dimanche au milieu de la foule. Amen.

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