L’ascension exponentielle de R.O

R.O face à la foule de la fête de l'Iris © Amaury GEA

Après un concert à la fête de l’Iris devant 15.000 personnes, Olivier Rugi, plus connu sous l’acronyme R.O, sort un single pour le label Sony Music. Retour sur le parcours d’un prodige de l’électro belge.

Originaire de Louvain-la-Neuve, ville estudiantine réputée pour ses soirées festives, Olivier nous rejoint à la terrasse d’un café de la place Flagey. Cigarette en bouche, le jeune virtuose retrace avec nous son parcours musical, le temps d’un verre au soleil.

Dès son enfance, Olivier est plongé dans la sphère musicale: après 2 ans de piano et de solfège, l’artiste en devenir commence déjà à entraîner son oreille. À l’âge de 12 ans, il se livre éperdument à la guitare, avec laquelle il vit une histoire d’amour qui dure 5 ans. Petit à petit, l’envie de découvrir de nouvelles sonorités le gagne: « J’ai eu envie d’avoir d’autres palettes de sons, plus électroniques et j’en entendais dans pas mal de productions que j’écoutais, comme celles d’Eminem, par exemple, et je me demandais comment c’était fait. Il y avait aussi du Skrillex qui commençait à sortir à l’époque et je trouvais ça fascinant« , explique-t-il. C’est précisément à ce moment que R.O se lance dans la MAO (Musique assistée par ordinateur). Profitant de ses bases de musicien et après un petit stage à l’UCPA de Lyon où il apprend les bases de la MAO, il commence à édifier ses connaissances de façon entièrement autodidacte grâce à Internet et aux forums. « Tout est en ligne sur le Net, il suffit juste d’aller rechercher l’info et en général, quand tu la veux, tu sais l’avoir. Il suffit parfois juste d’avoir les bons mots-clés. Partager sa musique avec d’autres producteurs, ça m’a aussi beaucoup aidé: on se partage des astuces, des techniques de production, etc. », raconte-t-il. Influencé par Skrillex, Noisia, Monte Booker, Sam Gellaitry, Cashmere Cat ou encore Flume, l’artiste cherche à développer sa propre musique, à lui donner une âme et à la rendre vivante. « J’essaie de développer un maximum mon identité artistique personnelle, c’est le plus important pour moi. Du coup, j’essaie d’avoir un maximum d’influences. J’accroche aussi bien à Superpoze ou encore N’to. Des artistes qui ont une vision plus musicale que sound-design: moins de basse, mais plus d’émotions dans la musique« , confie-t-il avec ardeur.

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La joie d’Internet

Travaillant souvent plus de 10 heures par jour dans son home studio, Olivier partage ses productions sur les forums et sur SoundCloud, où il est rapidement repéré par un label australien: Adapted Records. « Suite à une petite preview que j’avais postée, ils m’ont proposé de sortir un EP chez eux. » Ses compositions rencontrent un succès incontestable sur le continent océanien et, entre 2014 et 2015, R.O s’envole à l’autre bout du monde pour une première tournée qui restera gravée à jamais dans sa mémoire. Modeste mais insatiable, le phénomène belge séduit des artistes tels que Pretty Lights, Porter Robinson, Tha Trickaz, Dillon Francis, Madeon, Jacques ou encore Inspector Dubplate. Les collaborations s’enchaînent, les évènements se multiplient et notre homme acquiert dare-dare une renommée indéniable dans le petit milieu des producteurs belges. Il croise la route de Konoba, avec lequel il sort le tube On Our Knees, diffusé sur les ondes radio pendant plus d’un an. Une consécration selon la plupart de ces proches, mais pas spécialement pour lui. « La diffusion radio, c’est vraiment génial et gratifiant, mais ce n’est pas spécialement un truc qui me tient à coeur. C’est important pour ceux qui écoutent, mais je ne vais pas modeler ma musique pour qu’elle passe à la radio« , explique-t-il avec une certaine fierté.

Dans la cour des grands

Olivier attire l’attention et continue de faire parler de lui. Son hit avec Konoba est loin d’être l’unique réussite du jeune homme. Nightfall, produit avec Bryan West, anciennement connu sous le nom de No TV No Radio, affiche près de 80.000 écoutes au compteur, tandis que son remix de Triggerfinger & Method Man a récemment franchi les 275.000 vues sur Youtube et dépasse le million et demi de lectures sur Spotify. Quoi de plus logique dans la continuité de cette étonnante aventure que d’être approché par une major, en l’occurrence Sony Music Belgium ? Aussitôt dit, aussitôt fait: R.O sort ce 12 mai un single pour la firme de disque: Get Home. « C’est un truc que j’ai amorcé il y a quelques mois avec Sony. J’ai hâte que ces morceaux sortent, ça fait un moment que je les garde et que je ne peux pas les diffuser. C’est un peu frustrant, parce que j’aime bien avancer dans ma musique, mais sortir ces titres avec Sony, c’est quand même génial et je suis impatient!« , exprime-t-il avec une pointe d’excitation. Car ce ne sera pas un, mais bien plusieurs singles qui sortiront, de façon relativement régulière, d’après ce que R.O nous explique. Un projet d’envergure, mais qui apporte aussi son lot de difficultés: Olivier et l’administration, c’est un combat de tous les jours. Après s’être vu supprimer des remixes pour atteinte aux droits d’auteurs, l’artiste nous avoue avoir « plein de difficultés, surtout avec la paperasse et le côté légal des choses. C’est très problématique d’ailleurs, la musique c’est un business hyper complexe et j’ai beaucoup de mal avec tout le côté administratif. Ce sont un peu des lacunes que j’ai. Pour les remixes, c’est un peu ma faute: la loi a changé et je n’étais pas spécialement informé. J’ai quand même 3 ou 4 gros remixes qui ont été supprimés, comme celui de Ms Jackson. Et ça je ne sais rien y faire, je réfléchis à des manières de ressortir tout ce contenu, mais je voudrais vraiment que ce soit bien pensé et qu’il y ait un réel impact: pas juste poster un lien et c’est tout. » En attendant, R.O sera aux Nuits du Botanique ce samedi 13 mai, en compagnie de FKJ, Romare Band et ToDieFor.

Calvin Van der Ghinst

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