Critique | Musique

L’album de la semaine: Django Django – Born Under Saturn

Django Django © Fiona Garden
Julien Broquet
Julien Broquet Journaliste musique et télé

POP | Les Écossais de Django Django rebondissent avec un deuxième album de pop FM délurée et intelligente.

Apparemment, dans la Grèce antique, les personnes nées sous le signe de Saturne et censées posséder un tempérament mélancolique étaient soit perçues comme saines et capables d’accomplissements rares soit considérées comme malades et condamnées à l’inertie et à la stupidité. Groupe le plus important qui soit arrivé à la pop écossaise depuis Franz Ferdinand, Django Django est assurément à ranger dans la première de ces deux cases. Même si des cases, il doit lui en manquer quelque part pour signer des chansons aussi gentiment et frénétiquement barjots que celles peuplant son univers dansant, jouette, inventif et loufoque.

Sobrement intitulé Django Django, le premier album de ces quatre anciens étudiants en art, rejetons nés sur un dancefloor des Beach Boys et des Monty Python, leur avait ouvert en 2012 les portes d’un succès dont ils n’auraient osé rêver. Un succès qui, de son tourbillon, les a fait courir la planète au rythme d’une tournée interminable. Ce n’est pas la seule chose qui explique les trois ans séparant Born Under Saturn de son célébré prédécesseur. Loin de se tourner les pouces, le leader, batteur, producteur du groupe Dave Maclean a fondé son propre label (Kick + Clap), s’en est allé au Mali avec l’Africa Express de Damon Albarn et a en compagnie du claviériste Tommy Grace composé pour une production de la Royal Shakespeare Company: une adaptation de la tragédie jacobéenne sanguinaire The White Devil de John Webster. Le bassiste Jimmy Dixon et le chanteur guitariste Vincent Neff ont collaboré avec le plasticien britannique Haroon Mirza. Et le groupe a signé une chanson pour Slow West. Grand prix du jury au festival de Sundance réalisé par John Maclean, frère de Dave et ancien membre du Beta Band.

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Surprise, surprise

Enregistré à Londres (Netil House) et à Banbury (Angelic Studios), ville où l’on fabriqua pendant la Seconde Guerre mondiale les bandes de carton utilisées pour décrypter les messages secrets allemands, Born Under Saturn a dévoilé patiemment ses charmes ces derniers mois. Laissant imaginer le chemin un peu moins excitant emprunté par les quatre Scottish dans le vent. First Light a d’abord vu la lumière du jour en janvier. Mielleux ascendant contagieux. Puis est arrivé mi-mars l’étrange Reflections, entrecoupé par un passage presque Stromaeien et un improbable solo de saxophone. La ballade Beginning To Fade apportant plus récemment un autre son de cloche à l’occasion du Record Store Day…

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Moins nerveux et cinglés, plus mélancoliques, portés par la voix parfois très gentillette voire sirupeuse de Neff, les Londoniens d’adoption tournent un peu le dos au dancefloor. Comme l’a fait un Hot Chip en son temps. Mais il y a toujours des surprises et des idées chez Django Django. Même dans leurs morceaux les plus prévisibles. Histoire sanglante de crime et de trahison (Shot Down), extrapolation du pacte de Faust avec le diable (Found You)… De la pop FM intelligente. C’est presque devenu un exploit en soi.

DISTRIBUÉ PAR WARNER.

LE 20/08 AU PUKKELPOP (HASSELT).

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