Keith, Iggy…: les survivants du rock

Iggy Pop, Marianne Faithfull, Lemmy Kilmister, Keith Richards et Nile Rodgers. © DR
Laurent Hoebrechts
Laurent Hoebrechts Journaliste musique

À côté du club des 27 (Kurt Cobain, Jimi Hendrix, Jim Morrison, Janis Joplin…), tous morts dans la fleur de l’âge, le rock compte aussi ses miraculés. Toujours là, malgré les excès, ils continuent à sortir des disques et aligner les concerts.

Keith Richards

« L’image que je traîne doit beaucoup à l’imagination des gens. » Ainsi parle Keith Richards en 2015. Si la légende a bien intégré l’une ou l’autre exagération, le guitariste des Stones peut pourtant difficilement contester avoir brûlé la mythologie rock par les deux bouts. Chargé à l’héroïne durant une bonne partie des années 60 et 70, quitte à le rendre un poil irritable (comme quand il sort un flingue et tire dans le plafond de sa chambre d’hôtel pour faire déguerpir les derniers invités), il n’a cessé la coke que récemment (officiellement depuis 2006, et sa chute d’un cocotier, aux îles Fidji)… La rumeur selon laquelle il allait régulièrement changer son sang dans une clinique suisse? Du grand n’importe quoi, en effet. Par contre, le pirate a confirmé avoir bel et bien sniffé les cendres de son paternel… Aujourd’hui, à 71 ans, Richards continue de fumer et boire, mais joue aussi volontiers les grands-pères rigolards. Le mois dernier, il a sorti Crosseyed Heart, son 3e album solo. C’est sûr, il les enterrera tous…

  • KEITH RICHARDS, CROSSEYED HEART, DISTR. UNIVERSAL.
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Iggy Pop

Le dernier bulletin de santé date de juillet dernier. Il est impeccable. De passage à Liège, pour les Ardentes, Iggy Pop a mis tout le monde dans sa poche. A 68 ans, l’Iguane a débarqué torse nu, s’est tortillé dans tous les sens, a craché, juré. Comme à la parade. Punk avant les punks (les Stooges), il a été l’un des premiers à faire de la scène un champ de bataille, se tailladant, vomissant, sautant dans la foule, avant de terminer régulièrement ses sets à moitié à poil. Rescapé des seventies, plombées par son addiction à l’héroïne, James Osterberg semble aujourd’hui beaucoup s’amuser à brouiller les pistes -en tournant par exemple une pub pour une… société d’assurance, ou en reprenant du Joe Dassin-, sans que cela n’entame son aura (search and) destroy. La semaine dernière, il a été annoncé au générique de Gutterdämmerung, « le film muet le plus bruyant de l’Histoire du cinéma », réalisé par le Suédois Björn Tagemose. Iggy y joue le rôle d’un ange déchu. Forcément…

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Lemmy

C’était le 1er septembre dernier, à Austin. Après deux chansons, Lemmy (Kilmister) quittait la scène, épuisé. « Je n’y arrive pas, j’ai l’impression que je vais m’effondrer. » Cela fait un petit moment que le leader de Motörhead tire sur la corde. Lemmy paie le tribut d’une vie de solide déglingue. Sexuellement insatiable (1200 conquêtes au dernier pointage), il n’a jamais lésiné sur la cigarette et l’alcool, le tout agrémenté d’une consommation assidue de speed, histoire de tenir la cadence. Affaibli notamment par des problèmes de coeur et de diabète, Lemmy a aujourd’hui diminué la clope (de deux paquets par jour à un par semaine), et laissé tomber sa bouteille quotidienne de « Jack ». Amaigri, mais les rouflaquettes intactes, il a sorti un nouvel album l’été dernier, et apparaîtra lui aussi dans le film Gutterdämmerung. Le 24 décembre prochain, il fêtera ses 70 ans. Sa réaction, recueillie par le Rolling Stone: « C’est ridicule. Comment ai-je bien pu en arriver là? »

  • MOTÖRHEAD, BLACK MAGIC, DISTR. UDR.
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Marianne Faithfull

Quand, en 2011, les médias annoncèrent la mort d’Amy Winehouse, Marianne Faithfull ne fut probablement pas trop surprise: elle-même passa plusieurs fois par le chas de l’aiguille… Icône sixties, son parcours reste intimement lié à celui des Stones. Il y a cette scène restée fameuse, datant de 1966, où la brigade des stups anglaise débarque dans la maison de campagne de Keith Richards, et tombe sur Faithfull, nue sous son manteau de fourrure. Sexisme oblige, ce qui passe alors pour un joli coup de pub pour l’image de bad boys des Stones est une catastrophe pour Faithfull, qui sombre bientôt dans la coke et l’héroïne. Elle traversera les années 70 telle un zombie, avant de renaître avec son chef-d’oeuvre Broken English. Ces dernières années, elle a dû notamment combattre un cancer et traiter l’hépatite C. Si sa voix brisée porte la marque de chacun de ses excès, elle reste à 68 ans une chanteuse fascinante, sortant régulièrement des albums de haute tenue (Give My Love To London, 2014).

  • EN CONCERT LE 04/11, AU VOORUIT, GAND.
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Nile Rodgers

L’un de ses plus grands « exploits » est peut-être d’avoir traversé les années 80 sain et sauf. Après la révolution disco de Chic, Nile Rodgers a déboulé dans les eighties en étant de tous les tubes (Let’s Dance pour Bowie, Like a Virgin pour Madonna…), mais surtout de toutes les fêtes, consommant sexe et drogue avec voracité -et cela en pleine épidémie du sida. Ce qui l’a sauvé? L’hypothèse principale tient à un détail physique: ses fameuses dents de la chance. On ne voit en effet pas d’autre explication pour élucider la baraka du bonhomme, né en 1952 (d’une mère âgée alors d’à peine 13 ans), élevé par des parents héroïnomanes. Ado asthmatique, il zonera dans les rues du Bronx, prendra ses premiers acid à quinze ans, avant d’intégrer les Black Panthers… En 2010, les médecins lui diagnostiquaient un cancer. Trois ans plus tard, Rodgers annonçait sa rémission. Cette année-là, il en profitait également pour retrouver le sommet des hit-parades, avec Daft Punk. Le titre? Get Lucky

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