Kasabian – Cirque Royal: 1-0

Les rockeurs de Leicester s’emparaient hier du Cirque Royal à grand renfort d’hymnes footballistiques. Poussif mais costaud!

C’est possible: laisser son bon sens au placard et commander des tickets pour deux concerts qui ont lieu en même temps. Ne s’en rendre compte qu’une fois les deux enveloppes dans la boîte aux lettres. Dilemme: de tUnE-yArDs ou Kasabian, qui choisir? Le coup de coeur bricolo de 2011 ou le futur méga-groupe qu’on a raté au dernier Pukkelpop (cas de force majeure…)? Après avoir, sans résultat, tapé « ubiquité » dans tous les moteurs de recherches disponibles, notre choix s’est donc porté sur les rockeurs de Leicester. Simple raisonnement: avec leur statut autoproclamé de « futur meilleur groupe du monde qui va changer des vies » (ou presque, on cite de mémoire), on se dit qu’on n’aura plus mille chances de revoir Kasabian dans une salle à taille relativement humaine. Pour tUnE-yArDs, on se rattrapera, promis.

C’est donc au Cirque Royal que se passera la soirée. Sur le coup de huit heures tapantes, après rappel à la cloche des distraits restés au bar (« En rang, les enfants! Le concert commence! »), 4 clones soniques de Kasabian montent sur scène. Si l’admiration pour leurs collègues est palpable, les compositions de Belakiss ne font pas le poids. La nonchalance british de rigueur ne suffira pas pour relever la sauce fade qu’ils balancent. Tant pis, l’appel du bar est plus fort.

Par contre, dès que les premières notes de clavier annoncent le set de Kasabian, on se rassure: le groupe de Serge Pizzorno n’a pas oublié de prendre ses tripes en voyage. Days Are Forgotten ouvre le bal d’une succession de singles épiques qui marqueront le concert. Il ne faudra d’ailleurs pas attendre bien longtemps pour que le Cirque tout entier sente la transpiration.

La force de Kasabian est malheureusement aussi sa faiblesse: à force d’envoyer, à grand coups de Shoot the Runner, Velociraptor! ou Underdog, de la chanson fédératrice, on se surprend à s’ennuyer par moments de ce groupe calibré pour les stades. Les poses de minet du chanteur, sosie de fortune de George Michael, ou du guitariste échappé de Spinal Tap, y participent aussi: on s’en amuse un temps, mais on arrive à s’en lasser par excès. Heureusement, à chaque fois que point un signe de fatigue, le groupe relance la machine à grand renfort d’hymnes footballistiques dont eux seuls ont le secret. Rien que pour le final grandiose et repris en choeur de L.S.F., on se dit qu’on n’a pas raté notre soirée. Et que, finalement, le groupe mérite la part de lion dans les stades du monde entier qu’il essaie de se tailler. N’en déplaise à Muse et à Coldplay…

Kevin Dochain

Setlist: Intro / Days Are Forgotten / Shoot the Runner / Velociraptor! / Underdog / Where Did All the Love Go? / I.D. / I Hear Voices / Take Aim / Club Foot / Re-Wired / Empire / La Fée Verte / Fast Fuse / Goodbye Kiss / L.S.F. (Lost Souls Forever) /// Switchblade Smiles / Vlad the Impaler / Fire

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