Critique | Musique

Jack White – Blunderbuss

ROCK | Jack White dégaine guitare, piano et Blunderbuss. Un premier album solo, ou presque, qui sent la poudre des musiques populaires américaines.

Jack White, Blunderbuss, distribué par XL. ****
Le 29/06 à Rock Werchter. www.jackwhiteIII.com

Quand on apprend qu’en français, un Blunderbuss, c’est un tromblon, une arme à feu qu’on charge par la bouche et dont le canon a la forme d’une trompette, un flingue du XVIIe siècle généralement considéré comme l’arme des pèlerins, on se dit que ce nom va comme un gant (de cowboy) au premier album solo d’un Jack White tout de même épaulé par une tripotée de musicos. D’abord parce que Blunderbuss claque sévère. Comme un coup de fusil. Qu’il se la joue rock’n’roll ou ballade de saloon. Puis parce que la carrière de Jack White, c’est un peu un pèlerinage. Un pèlerinage vers le panthéon du rock, du blues et de la country. Un panthéon des musiques populaires américaines au rang duquel l’ex-White Stripe, le Raconteur, le Dead Weather s’est assurément élevé en ce début de XXIe siècle.

Titre le plus destroy de la cargaison, le single Sixteen Saltines, avec son intro à la Beverly Hills 90210 et son clip malsain, est loin d’être représentatif de ce premier effort solo. Marqué par la collaboration de White avec Wanda Jackson dont il a produit le dernier album, Blunderbuss est un fameux disque qui fait honneur à son songwriting et bluffe surtout dans le mid tempo et le piano. Le Trash Tongue Talker à la Jerry Lee Lewis, le très Nouvelle-Orléans Hip Eponymous Poor Boy ou le heartbreaking I Guess I Should Go to Sleep enregistré avec l’aide du hautement recommandable Pokey LaFarge.

Jack a un jour déclaré qu’il avait trois paternels. Son père biologique, Dieu et Bob Dylan. En tendant l’oreille, on peut entendre du Robert (Zimmerman), du Neil (Young) aussi au détour de ces treize morceaux. Mais quand White s’attaque à une reprise, c’est I’m Shakin de Rudolph Toombs. Auteur réputé de chansons à boire américaines et de deux des plus grands hits de Ruth Brown. Tandis que Take Me With You When You Go boucle l’affaire dans une ambiance country jazzy.

Mains et jambes amputées

Eclectique, Blunderbuss -comme la plupart des disques direz-vous- parle de gonzesses. Jack White a beau s’être séparé en bons termes de Karen Elson, sa femme, la mère de son enfant, organisant une grande et belle divorce party commune (enfin, on dit ça, on sait pas, on était pas invité), le natif de Detroit est quand même perturbé par ses relations avec la gent féminine.

Enregistré -en analogique, bien évidemment- dans son studio Third Man, à Nashville, Blunderbuss s’ouvre sur une sale histoire. Celle de Missing Pieces. Jack qui saigne du nez, se fait soigner par un glaçon sur la langue et se réveille les mains et les jambes amputées. La fille partie. Vilain trip. Quand il ne s’interroge pas sur la jalousie dans le couple (Sixteen Saltines), la liberté de la femme au XXIe siècle (Freedom at 21 et son petit côté Seven Nation Army au ralenti), monsieur Jack parle de tuer sa mère et de l’emmener en enfer (Love Interruption). On peut venir avec?

Julien Broquet

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