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J. Cole fait le point avec « Album Of The Year »

Avec son freestyle inédit Album Of The Year dévoilé cette semaine, le rappeur américain J. Cole fait le bilan et confirme que 2018 sera sans nul doute l’apogée d’un long chemin artistique pour lui.

Balancé sur le Net en milieu de semaine sans avertissement au préalable, comme à l’accoutumée, Album Of The Year a tout d’un freestyle à l’égo trip dynamique et habile, fidèle à un rap plus classique. En effet, J. Cole se jette des fleurs de punchline en punchline comme à l’image de ce « I’m only part human, half-man, half-amazing / Plus I’m good at math like I’m Asian« . De plus, le rappeur en provenance de la Caroline du Nord en profite clairement pour se mettre au-dessus de la mêlée du rap game. Ce qui n’est pas totalement faux.

En l’occurrence, l’année 2018 semble jubilatoire pour J. Cole: son dernier opus KOD, apparu en avril, s’est offert le record de l’album le plus écouté en une journée dans le pays de l’Oncle Sam et s’avère bien positionné pour être l’un des albums les plus vendus de l’année. Et ce sans featuring avec des grands noms du rap, s’il vous plaît. Cela mérite davantage de respect à l’heure où tout le monde va chercher à s’associer avec tout le monde pour marquer le coup et faire le buzz. Sans grande promo, non plus. Ce qui impose donc encore davantage d’applaudissements.

Artistiquement parlant, ce cinquième effort coïncide avec un univers musical arrivé à terme. Un travail de longue haleine qui débute dès 2014 Forest Drive Hill et se poursuit avec 4 Your Eyes Only. Tout cela représente le chemin vers une personnalité musicale propre à ce que ce que voulait le rappeur. Concrètement, un contrôle totalement sur l’écriture et les productions, des paroles plus engagées et un positionnement moins mainstream. Pour J. Cole, l’important était de trouver sa place en tant qu’artiste dans le rap sans renier ses envies et son intégrité. Un compromis trouvé puisqu’il augmente ses ventes de disques et se voit saluer par la critique.

En 2018, KOD est donc le fruit de ce périple. Il est à l’antithèse du disque « bling-bling » et, plus communément, de la tendance musicale actuelle. Plus proche d’un Pimp To Butterfly de Kendrick Lamar que d’un Culture II de Migos. On y évoque principalement le souci des jeunes avec les substances illicites à l’image du morceau Kevin’s Heart. D’ailleurs, le freestyle proposé cette semaine reste essentiellement dans la même veine. Outre le festival de paroles centrées sur l’artiste, le thème de la drogue demeure. Toujours dans une certaine idée de cohérence, J. Cole a profité de ce morceau pour annoncer The Fall Off, la suite de KOD. Aucun désordre en prévision.

Mostefa Mostefaoui

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