Friday, I’m in Dour: le meilleur du 3e jour

Veence Hanao & Le Motel © Olivier Donnet
Julien Broquet
Julien Broquet Journaliste musique et télé

Le post punk surexcité de Shame, l’enthousiasme psychédélique de Forever Pavot et le retour gagnant de Veence Hanao… Vendredi, tout était permis…

Shame

Si l’équipe nationale anglaise avait joué aussi fort et ainsi mouillé son maillot, elle l’aurait eu sa finale de Coupe du monde… Survolté, tendu, rageur, Shame est pour le moment le groupe le plus en colère (avec Idles) du rock à guitares britannique. Post punk furieux, de temps en temps assaisonné d’une petite touche d’Happy Mondays (Friction)… Emmené par Charlie Steen, meneur de jeu physique et volontaire, et un bassiste particulièrement sautillant, Shame a le même médecin que les footballeurs russes et que le chien asthmatique de Frank Vandenbroucke. Inarrêtable. (JB)

Forever Pavot

Quand il n’enregistre pas des disques chez l’habitant avec des instruments mis en vente sur le Bon Coin, Emile Sornin fabrique des concepts albums gainsbourgiens qui aiment François de Roubaix, Jean-Claude Vannier et Francis Lai… Drôle, psychédélique et cinématographique, La Pantoufle parle de pompes, d’assassinat, de Beefteak et de soupe de corbeaux… Un concert irrésistible dans sa communicative bonne humeur. (JB)

Veence Hanao & Le Motel

« Ils chantent déjà. Les oiseaux, les oiseaux. Ils ont même pas dormi… Je crois qu’ils ont avancé l’aube. » Flanqué du Motel (le beatmaker de Roméo Elvis), Veence Hanao n’a pas eu à réveiller Le Labo vendredi en fin d’après-midi. « Plein. Tise, pax plein. » Revenu sur le devant de la scène après de graves problèmes de surdité, le rappeur bruxellois est aussi à son affaire dans un chapiteau de Dour moyennement bien sonorisé que dans les couloirs du Botanique. C’était quand qu’on était clean? (JB)

Parcels

C’est l’histoire de cinq Australiens. Cinq Australiens installés à Berlin qui ont tapé dans l’oreille de Daft Punk et signé sur le label Kitsuné. Dansants et groovy, les Parcels ont transformé la nouvelle Petite Maison dans la prairie en grand dancefloor pop. A ranger entre Phoenix, The Whitest Boy Alive et les Bee Gees… (JB)

Slowdive

Mélancolie sublimée. Ruminations adolescentes transcendantes. Dramaturgie sonore gorgée de guitares à la fois humbles et homériques. Rêveries construites comme des murs du son vibrants et ombrageux. Les kids n’en avaient probablement pas grand-chose à faire, mais les héros anglais de Slowdive étaient de retour sur scène vendredi à Dour. Et c’était royal. (LH)

Loud

S’il fallait encore un indice de la popularité du hip hop aujourd’hui, il suffisait d’aller jeter un oeil au triomphe fait à Loud dans le Labo. Un rappeur québécois, en français (et anglais) dans le texte, qui réalise l’un des gros cartons de l’après-midi: qui l’eût cru? La mise en scène hip hop est minimale, l’ambiance maximale, le flow balèze. Le secret? Peut-être mieux qu’un autre, le gars de Montreal a compris qu’on pouvait « pop-ifier » son rap, sans forcément glisser dans la pop… (LH)

070 Shake

Avec un premier EP sorti au début de l’année, et surtout sa participation au dernier album de Kanye West, la jeune 070 Shake – Danielle Balbuena dans le civil – a vu sa cote encore un peu plus monter. Sur scène, c’est toutefois encore un peu « léger ». Après que le DJ a chauffé la salle à blanc (deux Migos, un XXXTentacion, pif paf pouf), la jeune femme débarque, surexcitée, enchaîne trois bouts de morceau, court, saute, parle beaucoup (trop), puis grimpe aux pylônes. « Doureeeeeuh! », entame la foule. « What’s that mean? », s’inquiète l’Américain. OK, elle a capté, et embraie, stage-dive, balance de l’eau sur elle, et les premiers rangs. Un karaoké sur le Ghost Town de West, et l’affaire est faite. Le concert le plus chouettement nul de la journée. (LH)

Mogwai

Fans de ballon rond, ils ont composé la musique d’un docu sur Zidane et ont été sponsors maillot d’une équipe d’école primaire… Les Insubmersibles Ecossais de Mogwai ne se sont pas pour autant hasardés sur le terrain de la Coupe du monde vendredi soir. Peu bavard, le gang de Glasgow a surtout démontré qu’il restait le maître incontesté d’un genre pour certains agonisant. Non, le post rock n’est pas mort. (JB)

Soulwax

Vendredi soir, pour leur grand retour à Dour, Soulwax et ses trois batteurs ont abattu un groove, kraut et ludique. Idéal pour danser avec la tête et les jambes. >>Lire la suite

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