Fabric moi une sécurité

Fabric London. © DR
Tanguy Labrador Ruiz

Alors qu’un des plus fameux club de Londres, le Fabric, était menacé de fermeture suite à de nombreux problèmes avec la drogue, des mesures de sécurité drastiques ont été prises pour éviter la fin.

L’indignation était omniprésente dans la scène électronique depuis hier: on menaçait en effet de faire fermer les portes du Fabric. La raison: 4 décès, étalés sur une période de 3 ans, étaient liés à la prise de drogue en son sein, ainsi qu’une augmentation récente des hospitalisations suite à des bad trips, des abus ou de la drogue de mauvaise qualité.

Les autorités ont fait savoir à la célèbre boite qu’elle devrait mettre fin à ses activités si elle ne réagissait pas très rapidement. Plus de 30.000 signatures de clubbeurs lors d’une pétition sur le net plus tard, Ian Howells, l’officier de police en charge du dossier a ainsi remit un dossier de recommandations (d’obligations donc) à suivre en matière de sécurité.

Résultat: des chiens de détection, un contrôle de la carte d’identité au scanner permanent et obligatoire, ainsi qu’une augmentation de la vidéosurveillance vont être instaurés. Les chiens anti-drogue en question coûteront ainsi à la boîte 300$ pour un service de 4 heures, pour un total de 7 chiens différents par nuit.

Paddy Whur, un des responsables de la boîte déplore au Standard Evening la difficulté de trouver des chiens de qualité: « La grande majorité des fournisseurs du secteur privé procurent des chiens qui ne sont pas entraînés au même niveau que ceux de la police. C’est donc difficile d’en trouver qui conviennent aux exigences de la police.« 

Bien qu’ils cherchent, eux aussi, à combattre la drogue, Cameron Leslie et Keith Relly, les fondateurs de la boîte, ne sont pas d’accord avec ces nouvelles mesures:  » Nous allons faire appel. Nous avons besoin de voir leurs conditions écrites, mais nous sommes en désaccord sur plusieurs points clés. »

Il faut savoir que le scanner de carte d’identité stocke automatiquement les données de chaque carte analysée. Du coup, chaque clubbeur se rendant à la Fabric se verrait ficher, ce qui pourrait poser des problèmes de vie privée à certains. De plus, Fabric devient aujourd’hui la première boîte anglaise à avoir des chiens de détection en son sein.

Leslie précise toutefois que: « Nous sommes du même avis qu’eux de bien des façons, mais nous avons une conception fondamentalement différente de la façon de procéder.« 

Il est en effet évident que des mesures aussi invasives de la part des forces de l’ordre dans le milieu du clubbing ne mèneront, si elles se répandent et deviennent la norme, à rien de bon. Les clubbeurs quitteront les boîtes (causant par la même occasion une érosion économique du monde la nuit, et des cultures électroniques) et iront faire la fête de manière illégale, et dans des endroits où personne ne pourra venir les embêter. Et donc, où la sécurité est inexistante.

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