En Syrie, le métal pour échapper à la guerre

Syrian Metal Is War © Monzer Darwish
Kevin Dochain
Kevin Dochain Journaliste focusvif.be

Un jeune réalisateur syrien travaillait sur un documentaire sur le métal en Syrie, Syrian Metal Is War, avant d’être forcé de quitter son pays parmi le flux massif de réfugiés. Son témoignage est poignant.

« Je pensais ne jamais partir de Syrie », confesse Monzer Darwish, jeune réalisateur syrien passionné de métal, dans un reportage de l’émission Nouvo de la Radio Télévision Suisse. La réalité en voudra autrement: les combats s’intensifiant, Monzer et sa compagne rejoindront le flux de réfugiés qui fuient la Syrie en passant par la Turquie, pour ensuite espérer trouver asile en Europe.

Mais Monzer Darwish n’est pas uniquement un anonyme parmi les centaines de milliers de réfugiés qui s’accumulent, pour les plus chanceux, dans les centres d’accueil: il travaille depuis de nombreuses années sur un documentaire, Syrian Metal Is War, s’attaquant à la difficulté pour les métalleux de vivre sereinement en Syrie. On pense évidemment au film Les Chats persans qui narre une histoire similaire en Iran, la fuite sous les bombes en moins. « Avant la guerre, c’était la société le problème, témoigne le réalisateur dans le reportage de Nouvo. Les fans de métal n’étaient pas acceptés. Et le métal lui-même n’était pas reconnu comme genre musical. Pour eux, c’était juste une manière d’adorer Satan. Et ce rejet s’est accentué avec la guerre. »

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Le documentaire, toujours en cours de travail, s’annonce particulièrement intense, comme l’indique son titre, littéralement « le métal syrien, c’est la guerre ». « Aujourd’hui, à Alep, la plupart des gens ont déjà pris la fuite. Mais quand on organise un concert, on attire chaque fois 2 à 300 personnes, explique un témoin dans une courte bande-annonce du film. Comme c’est dangereux, les concerts ont lieu en sous-sol, sans aucune publicité. Faire de la publicité nous mettrait en danger, quelqu’un pourrait venir se faire exploser parmi nous. »

Depuis, Monzer Darwish a fui son pays et compte bien intégrer les images de son périple vers l’Europe dans son documentaire. C’est aux Pays-Bas qu’il a aujourd’hui trouvé refuge après un long et pénible voyage durant lequel il a plusieurs fois failli perdre la vie, notamment sur une embarcation de fortune entre la Turquie et l’île de Lesbos que les gardes-côtes grecs et turcs ont tenté de couler avec le sourire aux lèvres.

Aujourd’hui, si « tous les protagonistes du documentaire Syrian Metal Is War ont quitté la Syrie pour l’Europe », Monzer Darwish compte sur le film se sortir des conditions précaires des camps d’accueil.

Ci-dessous, de plus longs extraits de Syrian Metal Is War qui ont toutefois été tournés avant l’exil du réalisateur et de sa compagne.

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