The Dodos

Virginie Moriaux

« Grizzly Peak »

Être et avoir été? Comment conjuguer l’inéluctable temps qui passe à celui qui nous définit dans l’instant? Celui qui compresse impressions et modes, références et évidences? Du genre à rappeler la sophistication soft des Beatles et même les mélodies contagieuses de Paul Simon. Possible réponse sur le huitième album de ce duo de San Francisco. Meric Long y assume le chant, les claviers, la guitare et le banjo. Logan Kroeber se charge des percus. Contrairement à pas mal de duettistes en circulation, ceux-ci donnent l’impression de pulser comme un mini-orchestre en roue libre, évoquant plusieurs styles sans s’y attarder, additionnant les couches et les parfums. L’enregistrement contemporain permet l’infinie superposition des pistes, ici poussées au maximum de leur déconfinement. Sans que jamais les dix chansons proposées n’oublient le groove premier et organique. La voix justement fêlée de Long guide une forme de mélancolie funky, de chanson dénudée, qui peuvent accompagner idéalement les virées en bagnole, voire la préparation rassurante d’un dîner. Ni exagérément épicé, ni déviant, mais avec suffisamment de vitamines contemporaines pour donner l’impression de raconter des histoires présentes. Old/new mais aussi rafraîchissant, que ce soit dans l’acoustique Quiet Voices ou dans le rythmé Unicorn, où le batteur chope quelques habiles passes de jazz/électro . Surtout pas soporifique, ne fût-ce que grâce aux bonnes ondes envoyées.

The Dodos

Distribué par Polyvinyl Records.

7

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