Dour J1: sous le cagnard

Shed © DR
Laurent Hoebrechts
Laurent Hoebrechts Journaliste musique

Dour, première image. Fin d’après-midi, au fond du dancehall, une créature mi-homme, mi-poubelle est assise en tailleur, immobile.

Emêché, le festivalier mâle a rentré la tête dans les épaules et comate son houblon dans l’hilarité générale. Sur son dos, ses camarades ont entassé les verres de bière, sandales et autres objets traînant par terre. En bonus, des épluchures et autres mottes de terre glissées dans le calebutte. On fait la file pour prendre la photo, glissant une pièce dans le bob déposé aux pieds de l’épave. Pendant ce temps, sur la scène, Charles Bradley gueule sa soul vintage comme un acharné, joue avec les ondes Martenot, fait le grand écart. Explosif. Pas assez cependant pour réveiller la statue-déchets. Welcome in Dour…

Sous le cagnard, les pompes ont apparemment déjà bien tourné. On ne va se plaindre. Après le déluge de l’édition précédentes, le festival a bien droit à sa dose de soleil. Soleil noir dans le cas de la techno de l’Allemand Shed. Dans la Petite maison dans la prairie, le DJ tape sec et juste, austère derrière ses machines et son laptop. Visuellement, il ne se passe pas grand-chose (voire rien du tout). Mais le bonhomme sait y faire. Sans esbroufe : il est le premier à reconnaître que sa musique est clairement inspirée des maîtres de Detroit et Chicago. C’est vrai qu’on a l’impression de se retrouver en 1998, à une soirée du Fuse. Soit. Un pied, un hit-hat et un riff de piano : il n’en faut finalement pas plus pour faire danser et trousser une musique, qui même avec 20 ans d’âge, sonne toujours comme le futur.

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