Dour J1: La Franz forte

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Nicolas Clément
Nicolas Clément Journaliste cinéma

Déluge de hits indés sur Dour jeudi soir avec les Ecossais de Franz Ferdinand, pas du genre à faire dans la dentelle. On appelle ça la manière forte.

Jeudi soir, 23 heures. Il pleut comme vache qui pisse sur la plaine de la machine à feu et, devant la Last Arena, ça patauge péniblement dans une gadoue visqueuse couleur merde. Le festivalier, encapuchonné et rincé jusqu’au slip, a besoin de rêver. A tout le moins de s’amuser. Une mission bien dans les cordes d’Alex Kapranos & co, qui s’invitent, conquérants voire martiaux, sur une grande scène tapissée d’un drapeau géant.

La machine est lancée: Michael, No You Girls, Walk Away… Plus loin, The Dark of the Matinée.Avalanche de singles. Ambiance de stade. A ce régime-là, c’est plus une usine à tubes, c’est carrément un complexe industriel. Cette tendance massive à tendre vers l’efficacité pop à tout prix peut forcément gaver sur la longueur: Franz Ferdinand semble en effet systématiquement chercher l’hymne définitif et fédérateur, en sacrifiant plus qu’à son tour quelque chose de l’ordre d’une hypothétique profondeur du propos sur l’autel de l’éphémère plaisir du sautillement béat. N’empêche que l’indéniable imparabilité de l’écriture et de l’exécution force le respect. Et pas qu’un peu. Dans un style bien singulier, finalement, digérant aussi bien le jus d’orange post-punk façon Edwyn Collins que la vieille pils tiède de buvette de foot façon… Matmatah (ben tiens, réécoutez un peu Take Me Out voir si ça vous donne pas envie de brailler « Viens donc faire un tour à Lambé« , des fois). Incisif et efficace. Classe et sexy, malgré quelques gimmicks lourdingues et un bassiste qui doit sans doute compter parmi les êtres humains les plus nonchalants de la planète. Pas un grain de sable dans les rouages, donc: Ulysses, Do You Want To, This Fire en guise de final… Le tout mâtiné çà et là de l’un ou l’autre nouveau morceau loin d’être honteux -un quatrième album est attendu en 2012- et même d’un crochet disco par le I Feel Love de la mère Summer. Malin. Bien tapé. Rien à redire, quoi.

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