Décès de Chuck Berry, père fondateur du rock

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FocusVif.be Rédaction en ligne

La légende du rock and roll Chuck Berry est décédé à l’âge de 90 ans, a communiqué la police de l’Etat du Missouri aux Etats-Unis.

Le chanteur noir américain Chuck Berry, décédé samedi à l’âge de 90 ans, était une légende du rock, auteur de classiques comme « Maybellene » ou « Johnny B. Goode » devenus des références incontournables pour plusieurs générations de musiciens.

Charles Edward Anderson Berry Sr a été trouvé inanimé par les secouristes à son domicile près de Saint Louis dans le Missouri, où il a passé une bonne partie de sa vie. Son décès a été prononcé à 13H26 locales (18H26 GMT).

« C’est avec tristesse que la police du comté de Saint Charles confirme la mort de Charles Edward Anderson Berry Sr., mieux connu comme le légendaire musicien Chuck Berry », peut-on lire sur la page Facebook. Ce n’était que le premier d’innombrables hommages à la légende.

Les causes du décès n’étaient pas connues samedi soir et la famille a demandé à ce que l’on respecte son intimité pendant le deuil.

« Crazy legs »

Qualifié de « plus grand poète du rock » par John Lennon, le compositeur de « Roll over Beethoven », « Memphis Tennessee » ou « My Ding a Ling » a été repris ou adapté par bon nombre d’interprètes, des Beatles aux Rolling Stones en passant par Bob Dylan ou Bruce Springsteen.

Surnommé « Crazy legs » pour son jeu de jambes sans égal –dont le fameux « duck walk » (pas de canard)–, Chuck Berry, première star noire du rock, aura cependant toujours gardé une forme de rancune à l’égard des artistes blancs qui ont connu le succès en reprenant sa musique.

Appartenant à une génération marquée par la ségrégation raciale, Chuck Berry, de son vrai nom Charles Edward Anderson Berry, est né le 18 octobre 1926 à Saint Louis (Missouri).

Il apprend la guitare jazz durant son enfance, tout en accumulant les petits boulots et en flirtant avec la délinquance.

Devenu coiffeur, il arrondit ses fins de mois en jouant de la guitare dans des clubs, lorsqu’il est remarqué par le bluesman Muddy Waters.

En 1955, il enregistre sa première chanson, « Maybellene », qui devient un tube phénoménal et marque pour lui le début de dix années de succès.

Ecouté par les Blancs

Le titre, qui allie une guitare électrique blues à une base rythmique country, dans un style nerveux et frénétique, est une révolution musicale. Un son est né.

Chuck Berry enregistre ensuite « Thirty Days », « No money down » et le fameux « Roll over Beethoven » (1956), avant d’enchaîner les tubes: « School Days » et « Rock and Roll music » en 1957, « Sweet Little Sixteen », « Carol » et « Johnny B. Goode » en 1958, « Little Queenie » « Memphis, Tennessee » et « Back in the USA » en 1959.

Alors que ses idoles, Muddy Waters ou King Cole, étaient interdites sur les ondes des radios blanches, Chuck Berry réussit à être écouté aussi par les Blancs.

Chuck Berry n’est pas qu’un interprète et a écrit lui-même les textes de ses plus grands succès.

A la fin des années 50, son succès est gigantesque, ses chansons sont partout et il parvient, avec des thèmes simples et universels –la fête, le flirt, les voitures, l’école– à devenir le héros d’une jeunesse blanche fascinée par le rock’n’roll.

Mais son ascension est freinée en 1961 par une condamnation pour une affaire de moeurs (détournement de mineur) et deux ans de détention.

Traversée du désert

Il entame ensuite une traversée du désert, tandis que ses standards commencent à être repris par des groupes européens, marqués par la nouveauté et la liberté d’expression de sa musique.

Alors que les Beatles ou les Rolling Stones connaissent le succès avec certains de ses titres –« Roll over Beethoven », « Come On » ou « Let it Rock »–, Chuck Berry accepte mal ce qu’il considère comme un pillage.

Il ne renoue avec le succès qu’au début des années 70, avec « My Ding A Ling » (1972), qui le replace au sommet des hits parades.

Il surfe alors en businessman sur la vague d’un rock blanc dont il est devenu la référence, et multiplie les tournées, monnayant très cher ses apparitions.

Défrayant à nouveau occasionnellement la chronique par ses démêlés avec la justice –il est notamment condamné pour fraude fiscale en 1973–, il se retire ensuite peu à peu.

Il partage son temps entre des affaires nombreuses et des concerts de plus en plus espacés.

Depuis 1996, il jouait régulièrement au Blueberry Hill, un restaurant et club de Saint Louis, sa ville natale, où il vivait toujours.

Ses enfants, Ingrid et Charles Jr., l’accompagnaient souvent lors de ces prestations.

Pour ses 90 ans, en octobre, il avait surpris en sortant son premier album depuis près de 40 ans, intitulé « Chuck ».

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