Couleur Café J1: Chic mais pluvieux

Nile Rodgers tout chic et sourire au festival Couleur Café. © Philippe Cornet
Philippe Cornet
Philippe Cornet Journaliste musique

Pluie, terrorisme, tunnels fermés, départs en vacances, moustique Zika, bouchons, réchauffement météo (?), grèves, ongles incarnés : le malheur règne, c’est sûr. Et pour revenir au premier mot, c’est bien celui-là qui arrose l’ouverture de la 27e édition de Couleur Café.

Il ne fait pas moche, juste ignoble. Ce qui peut expliquer qu’aux alentours de 20 heures, le Dance Club soit à ce point bourré pour Woodie Smalls, dernier wonder boy en date présumé du hip hop belge. A la limite de la drache (bruyante), constatons simplement que le babil du jeune africano-flamand de St Niklaas, ressemble beaucoup (trop) à un import d’Outre-Atlantique, old skool ou pas, avec des mimétismes qui étranglent une éventuelle personnalité. Hein nigger ? Tant qu’à faire, autant écouter the real shit, Akua Naru par exemple, au Move également bondé. La fille vit à Cologne mais est née dans le Connecticut, et fan de Queen Latifah et de Gladys Knight, elle honore le petit Jésus du groove naturel, celui qui à chaque titre avance sans masque, le bassin large et invitant. Conscious rap dit-on.

Un des responsables de CC parlait du périmètre du cou de Mr Smalls : « énorme, déjà dikkenek. Il est simplement là –à hauteur du sol- alors que Nile Rodgers est tout en haut ». Chic, c’est la praline du vendredi soir, chocolatée par Monsieur Rodgers. Parait qu’il a demandé une Mercedes et une sécurité perso : caprices gentils. Voilà quand même l’une des très rares stars passées à CC à faire un soundcheck public l’après-midi même de son concert. Souriant à tous les gens présents et ne faisant aucune histoire quand on le mitraille. Nile doit forcément avoir de grosses parts dans une société d’orthodontie vu sa constante façon de se muscler les zygomates : radieux comme son costard blanc immaculé. Malgré la pluie qui transforme le devant de la scène Titan en mare sans canards. Deux cuivres, deux chanteuses, deux claviers, une section rythmique: Rodgers est là pour faire danser, y compris les ados qui repèrent les ritournelles datées de trois ou presque quatre décennies. De ce pot-pourri filant jusqu’aux années discos, il ramène une science funky dans des accords de guitare ayant la simplicité du gentil génie. Leçons de plaisir et de maîtrise musicale où les riffs formatent l’irrésistible. Donc les tubes de Chic, d’une légendaire insouciance, qui culminent avec l’apoplexie de Le Freak, mais aussi les autres cartons écrits par Rodgers pour Diana Ross, Madonna ou Sister Sledge. Et il semble même que pendant Good Times, la Belgique ait marqué un but. C’est tout ce que l’on dira du football ce soir, le match de la soirée ayant de toute façon été remporté par Rodgers. De loin.

>> Les photos de Chic ft Nile Rodgers.

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