Concours Circuit: l’interview speed dating de Mantra Suicide

Si Mantra Suicide existe depuis 2009, le groupe s'est élargi en 2015 pour accueillir le bassiste Sebastien Verdun et le batteur Maxime Schoenmaeckers. © Mantra Suicide
Elisabeth Debourse Journaliste

Bitches Brew, guilty pleasure et accent english à revoir: un demi-quart d’heure américain avec la fratrie de Mantra Suicide, en amont du Concours Circuit alternatif.

À l’écoute de Blind Dreams, l’ambiance s’endimanche et c’est presque comme si la platine à l’autre bout de la pièce nous suppliait de passer les Velvet Underground, une fois le morceau terminé. Excepté qu’on est mercredi, et que les réverbs nous font désormais tâter les Fleet Foxes, avant de repousser notre main en douceur vers Connan Mockasin. À la croisée des chemins, c’est finalement Mirage qui s’impose, premier EP totalement autoproduit de Mantra Suicide. Derrière le projet, deux frangins, Evrard et Arnaud Veldekens, s’escriment à planter un décor californien dans les ruelles bruxelloises. Du Verdur Rock au Humo’s Rock Rally, on s’y serait cru: l’Amérique est de l’autre côté de la petite ceinture! Rencontre express avec le noyau dur de Mantra Suicide.

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Quel artwork surpasse tous les autres, d’après vous?

A.V.: Du tac au tac, c’est peut-être très bateau, mais je dirais celui de The Dark Side of the Moon. Mais j’adore aussi l’artwork du vinyle de Miles Davis, Bitches Brew. Celui-là, à chaque fois que je le regarde, je le trouve terrible.

Quel film ou série aurait pu faire office de clip pour Mantra Suicide?

E.V.: Twin Peaks peut-être? La scène du petit nain qui danse, en particulier!

Quel est votre sujet de dispute récurrent au sein du groupe?

A.V.: On est frères et ça facilite vachement les choses, parce qu’il n’y a pas de disputes. On est toujours d’accord et on essaye de faire plaisir à l’autre. On a créé une collaboration qui est hyper facile! Il manque justement parfois quelques tensions qui peuvent être dynamisantes. Mais on a une relation créative qui est vraiment idyllique.

Si vous êtes frères, vous devez bien avoir une anecdote musicale liée à votre enfance à me raconter?

E.V.: Une anecdote, pas vraiment, si ce n’est qu’on a déjà eu plusieurs projets musicaux ensemble, où l’on a à chaque fois changé d’instrument.

A.V.: À une époque, c’est moi qui chantais, mais on a fini par se rendre compte que j’étais nul au chant et en anglais? J’étais à côté de la plaque, alors qu’Evrard avait un accent impeccable, maitrisait complètement la langue et chantait bien, en plus de ça… À la longue, on s’est dit que le gars qui devait chanter, c’était lui et qu’il fallait un peu inverser les rôles!

Vous vous souvenez de la première fois que vous avez mis la main au portefeuille pour de la musique?

E.V.: Moi, c’était pour une guitare acoustique, que j’ai toujours d’ailleurs. Une belle Gibson.

A.V.: Je ne l’ai pas achetée, mais je l’ai reçue: une basse pourrie, la plus bas de gamme qui soit, sans ampli, sans jack, ni rien. Du genre « démerde-toi! » Et je suis resté un bon moment avec juste ça.

Partagez votre dernière grande découverte musicale.

E.V.: The Lemon Twigs, un groupe américain qui vient de signer sur un label [ndlr: 4AD] et qui va sortir un album en octobre.

A.V.: Moi, c’est un vieux groupe, qui a déjà quinze ans. Je l’avais écouté à l’époque, mais je ne l’avais peut-être pas bien compris: c’est Thee Oh Sees.

Avez-vous un guilty pleasure musical à me confier?

A.V.: J’ai eu une petite phase, qui a duré approximativement trois jours: Jay Reatard, qui est un gars qui a sorti des albums punk rock américain, un peu teenage. Il s’est suicidé je pense, mais avant ça, il a monté son propre label et je trouvais sa démarche hyper intéressante. Mais autour de moi, Evrard, ma copine, tout le monde s’est dit: « Là, il est en train de s’enfoncer dans des recoins où on ne va plus pouvoir aller le rechercher! » Parce que niveau goût, c’était quand même vraiment pas terrible. Quand j’étais plus jeune, je mettais pas mal de barrières entre ce qui était « nul » et ce qui était « bon », mais c’est un rapport que j’ai arrêté, parce que ça se retourne contre moi. Je préfère avoir un flux créatif ouvert. Bon allez, parfois j’écoute Beyoncé, mais ça, c’est comme tout le monde, non?

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Influences: The Beatles, The Beach Boys, White Fence, Brian Wilson

Date: 2 septembre 2016

Lieu: Salle du Sacré-Coeur d’Ecaussines

Autres participants: Dani Cosmic, Noise Pride, El Cadzi, Niitch

Bonus: Une promenade vers les étoiles, en guise d’entrée en matière avant le concert de Mantra Suicide, le 2 septembre.

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