Bozar Electronic, en hors-piste

Laurent Hoebrechts
Laurent Hoebrechts Journaliste musique

« Le Bozar Electronic Music Festival (BEMF) est mort. Vive le Bozar Electronic Arts Festival! » L’annonce est claire: du 20 au 22 septembre prochains, le grand rendez-vous électronique du Bozar bruxellois changera de visage.

« Le Bozar Electronic Music Festival (BEMF) est mort. Vive le Bozar Electronic Arts Festival! » L’annonce est claire: du 20 au 22 septembre prochains, le grand rendez-vous électronique du Bozar bruxellois changera de visage. Pas de grande révolution, mais une vraie mue. La musique restera par exemple toujours un pôle essentiel, mais plus le seul. Petit à petit, les autres branches des cultures digitales devraient se déployer plus amplement dans les prestigieux bâtiments Horta. Marc Jacobs, programmateur, explique: « L’idée est de beaucoup plus impliquer les autres départements du Bozar: les arts plastiques, le cinéma… pour que l’événement devienne réellement multidisciplinaire. En clair, on a envie de mettre en valeur toutes les cultures digitales. » Exemple emblématique de cette année: la projection de Solaris, le film de Tarkovsky, revisité par le musicien électronique australien Ben Frost et le compositeur de musique classique contemporaine islandais Daníel Bjarnasson, accompagnés par la Sinfonietta Cracovia. Les installations contemporaines seront également davantage présentes. A terme, l’objectif est clair: devenir une plateforme digitale, sans se braquer sur une discipline en particulier. L’influence revendiquée n’est d’ailleurs plus tant le Sonar barcelonais que l’événement Unsound, organisé à Cracovie.

Conséquence prévisible: si le volet plus « dansant » n’est pas complètement rangé au placard (Gold Panda, Hype Williams, Geoffroy Mugwump…), il devra faire davantage de place. Marc Jacobs: « On va en effet moins se concentrer sur l’aspect clubbing. Cela n’avait pas de sens pour un institution comme le Bozar de se braquer sur une musique purement festive. » On le sentait venir, les dernières bamboches électroniques organisées au Bozar s’étant en effet rapprochées de la soirée « traditionnelle », la progra plus « arty » rangée au rayon d’anecdote. Une démarche amusante certes, mais plus vraiment en accord avec la culture maison. Bozar resserre donc le propos. A moins qu’il ne revienne simplement à la recette originale, lancée par Darko en 2009, quand le BEMF voulait rassembler amateurs d’arts, de concerts et autres clubbeurs…

BOZAR ELECTRONIC ARTS FESTIVAL, DU 20 AU 22/09, BRUXELLES. WWW.BOZAR.BE

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