Beyoncé, reine incontestée de la pop

Beyoncé (ici à Glastonbury en 2011) © REUTERS/Cathal McNaughton
Laurent Hoebrechts
Laurent Hoebrechts Journaliste musique

Le concert aura lieu ce 20 mars au Sportpaleis d’Anvers et affiche bien sûr complet. Pareil pour la deuxième date rajoutée le lendemain. Un an à peine après avoir déjà rempli deux fois l’arène anversoise, Beyoncé remet donc ça. Une preuve supplémentaire que l’Américaine est bien devenue aujourd’hui la reine incontestée de la pop.

Une évidence qui n’en était pourtant pas tout à fait une il y a quelques mois encore. Bien sûr, Beyoncé a toujours impressionné sur scène et n’est jamais restée éloignée très longtemps du cirque médiatique ces dix-quinze dernières années. Du côté de sa maison de disques, pourtant, certains ont pu douter. Si les critiques ont salué les derniers albums, plus solides et matures, les hits majeurs se sont fait paradoxalement plus rares, les ventes plus timides (Aux Etats-Unis, 4, sorti en 2011, sera le moins vendu de ses disques). Plus ennuyeux encore: tout au long de 2013, la date de sortie d’un nouvel album fut plusieurs fois reportée -jamais un très bon présage.

On le sait aujourd’hui, Beyoncé Knowles reculait pour mieux sauter. En décembre dernier, la star américaine créait la surprise, jusqu’au sein même de son label, en sortant sans prévenir une volée entière de tout nouveaux morceaux, disponibles dans un premier temps uniquement via iTunes. La tactique était risquée. Elle sera payante. Une semaine à peine après l’annonce, Beyoncé l’album avait déjà été téléchargé (légalement) 1 million de fois! Il est pourtant emmené par un single improbable, ou en tout cas audacieux: tout sauf spectaculaire, Drunk In Love ne rue pas dans les brancards, avance lentement et sans refrain clair. Par contre, il transpire le sexe, ponctué par un beat trap lubrique et une boîte à rythmes vintage jouissive. Effet garanti. Certains détectent dans les paroles des références SM, qui pourraient facilement être assimilées à de la violence conjugale? Pas de quoi ternir l’image de la star. Ni remettre en cause sa fibre féministe, elle qui réussira à placer un texte dans The Shriver Report, revue qui se penche sur la position des femmes aux Etats-Unis, tout en nommant sa tournée mondiale du nom de son mari, The Mrs Carter show world tour. Cela en dit pas mal sur le statut actuel de la jeune femme, ex-robot qui a décidé de baisser (un peu) la garde. Beyoncé Knowles a essayé la liberté. Et ça lui va bien.

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