Critique | Musique

Babx – Drones personnels

Julien Broquet
Julien Broquet Journaliste musique et télé

CHANSON | « Je ne t’ai jamais aimé. Pas même une seconde. Même pour tout l’or du monde. Jamais je ne t’aimerai. Je ne t’ai jamais aimé. Pas même une saison. Et je maudis l’été. Où tu m’as dit ton nom. »

BABX, DRONES PERSONNELS, DISTRIBUÉ PAR PIAS. ****

Ces quelques mots sont extraits du dernier Babx. D’une anti-chanson d’amour enregistrée en duo avec Camélia Jordana (plume de Nouvelles Stars, le bonhomme avait écrit quelques titres pour son premier disque, ainsi que pour les débuts de Julien Doré) et sans doute du morceau le plus radiophonique de son catalogue. Quatre ans après le remarquable Cristal Ballroom, David Babin propose avec Drones personnels un troisième album dense plongé dans notre XXIe siècle, ses rêves de machines, ses peurs, ses paranoïas et ses amours. Suzanne aux yeux noirs, hommage à sa grand-mère et à Leonard Cohen, le bashungien Tchador Woman, dédié à Manal Al-Sharif, héroïne du printemps arabe emprisonnée pour avoir pris le volant en Arabie saoudite, l’anxiogène J’attends les E.T. ou ce Despote Paranoïa contant à la première personne les derniers instants d’un dictateur… Tout chez Babx, ce fan de Bowie et de Ferré, est fort de sens. De sens et de ces sons dans lesquels le Français se perd plus qu’il ne s’enferme. Truffé de petites expérimentations, Drones personnels dévoile un artiste moins intimiste. Un Babx plus électrique, synthétique, électronique. Fantastique.

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