10 Days Off: La classe Hopkins

10 Days Off © Noah Dodson
Laurent Hoebrechts
Laurent Hoebrechts Journaliste musique

A Gand, les 10 Days Off ont commencé à dérouler leur menu électro. Avec dès ce week-end, de la grande cuisine…

Il est 5h, et Gand n’est toujours pas couché.  » Let’s go dancing all night long « , annonce une voix lugubre dans la sono. Matthew Dear est à la manoeuvre. Ses derniers albums ont parfois pris des tournures plus pop. Ce n’est pas le cas ce soir. Dans la salle de concert du Vooruit, le producteur américain bastonne le plexus des clubbers avec une techno aux basses énormes. C’est fait avec un science consommée du beat, aussi complexe que pervers. L’une ou l’autre éclaircie pointe parfois le nez, timidement. Avant que Dear ne replonge aussi vite dans le côté délicieusement obscur de la Force, impératif dansant à la fois sexy et gothique. La ville de Detroit est en faillite, mais la techno qui y est née il y a 20 ans d’ici, a encore de beaux jours devant elle…

Matthew Dear était l’un des gros morceaux du Day 2 des 10 Days Off. L’une des stars d’une affiche 2013 qui a à nouveau belle allure. Précision : on ne trouvera pas ici les cadors actuels de la dance music de stade, les Guetta, Skrillex et autres Avicii – le Tomorrowland en a fait sa spécialité. L’option gantoise est toute autre. Plus proche d’un clubbing intimiste, l’expérience reste ici d’abord musicale. Pas de décor extravagant, mais bien les murs centenaires et le parquet boisé du Vooruit. La terrasse aussi, en bord de canal, où les noceurs peuvent se poser et s’en griller une.

Ils sont quelques centaines ce vendredi soir à avoir fait le déplacement, dont une bonne partie pour Jon Hopkins, l’autre atout majeur de ce début de festival. On l’a déjà évoqué ici : avec Immunity, l’Anglais a sorti l’un des albums électroniques de l’année, une petite merveille de trip qui barre aussi bien vers la techno que la house plus éthérée. Sur scène, les aspects les plus rêveurs et ambient du disque sont cependant mis de côté. Plus hargneux et offensif, Hopkins corse son discours, sans pour autant abandonner une certaine élégance. Il prend surtout un malin plaisir à alterner le chaos et les lignes claires, enchaînant beat martial et coulée de piano apaisé. Son abattage surtout est impressionnant : il donne parfois l’impression d’avoir 4 bras, ses mains virevoltant sur ses machines avec une dextérité folle, son visage se déformant en même temps qu’il tord ses boutons. Résultat : une première bonne claque. Les 10 Days Off édition 2013 commencent bien…

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