Critique

Uncharted 4, claque visuelle sans pareil

Uncharted 4: A Thief's End © Sony Interactive Entertainment
Michi-Hiro Tamaï Journaliste multimédia

Acrobatique, Uncharted 4 déroule une chasse au trésor aux airs d’orgie visuelle sans précédent. Une aventure pirate mais pas bateau.

Roi de la cabriole et de la chasse au trésor, Nathan Drake découvre des civilisations légendaires aux quatre coins du globe depuis 2007. Le baroudeur exclusif de Sony a survécu au venin de l’Amazonie et aux morsures glacées de l’Himalaya. Mais le poncif auquel il s’attaque aujourd’hui est plus périlleux. Uncharted 4: A Thief’s End course en effet… le butin d’un pirate mythique du XVIIe siècle. Déjà écorché par l’humour de Monkey Island 2 en 1991, ce genre de pitch à jambe de bois évite heureusement le naufrage ici. Mieux, il s’entoure de ressorts ludiques voguant toutes voiles dehors.

Épisode testamentaire d’une saga écoulée à 20 millions de copies depuis la PS2, Uncharted 4 file d’abord comme une claque visuelle sans pareil. Les animations des acrobaties très Yamakasi de Nathan coupent le souffle. Après un choc émotionnel, sa démarche hyper réaliste change même jusque dans les mouvements hésitants de ses bras. Ce tour de passe-passe visuel dont on prend la pleine mesure après une partie in game de Crash Bandicoot (le premier jeu de Naughty Dog) n’est qu’un des détails qui prend le joueur par la gorge.

D’une tempête en crescendo sur des falaises écossaises à des pistes de boue rouge à Madagascar, le blockbuster saute, tire et dérape ainsi sur un périple visuel halluciné de quinze heures. Un château toscan, une prison mexicaine… La minutie du travail de recherche des lieux visités force le respect. Entre Nathan et son frère aîné, les kilomètres de dialogues brossent finement des états d’âme attachants. L’ex-mentor peine désormais à suivre son cadet dans ses escalades et les sarcasmes sifflent comme des balles.

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Les ficelles du métier

Coiffé sans surprise d’un gameplay tricorne (acrobatie, tir et énigmes) copiant Tomb Raider, Uncharted 4 personnalise heureusement sa vision ludique. Certes, ses puzzle games restent anecdotiques. Et ses séances d’alpinisme casse-cou ne demandent toujours aucun effort. Peu de game over. Seul défi: trouver son chemin en dénichant la bonne prise, à mains nues ou via un grappin voire un piolet. Ces ascensions souvent traversées d’éboulements de dernière minute (pas très méchants) enrichissent toutefois le langage des phases de tir du jeu.

Accroché sur la corniche d’un gouffre, on agrippe ainsi un soldat pour le balancer par surprise par-dessus bord. Rester suspendu permet aussi de se planquer pour faire baisser le niveau d’alerte d’un camp attaqué. Car le gameplay d’Uncharted 4 effleure l’infiltration d’un Metal Gear Solid en y injectant une dose de verticalité. Entre jauge de détection, hautes herbes protectrices (pour des éliminations discrètes) et marquage d’ennemis, les assauts s’en tirent donc avec les honneurs. D’autant qu’au-delà des traditionnelles grenades, rester trop longtemps planqué derrière un mur lors d’une fusillade attirera des bad guys qui saisiront Nathan par le col. Un gimmick à l’image du talent rare de Naughty Dog, studio capable de surprendre le gamer jusqu’à lui faire pousser un cri d’étonnement.

ÉDITÉ PAR SONY INTERACTIVE ENTERTAINMENT ET DÉVELOPPÉ PAR NAUGHTY DOG, ÂGE: 18+, DISPONIBLE SUR PLAYSTATION 4.

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