Critique

This War of Mine, la guerre des gosses

This War of Mine: The Little Ones © Deep Silver
Michi-Hiro Tamaï Journaliste multimédia

SURVIVAL HORROR | Incroyable témoignage sur la vie civile en temps de guerre, This War of Mine débarque sur consoles et ajoute des kids à son équation.

L’importance de This War of Mine n’a pas été jaugée à sa juste valeur il y a deux ans. En plaçant le gamer du côté de civils survivant dans une ville assiégée, le titre ouvrait ainsi une parenthèse inattendue. Un autre regard que les jeux de guerre de consommation courante évitaient soigneusement jusque-là. Oubliés les super soldats héroïques de Call of Duty: Black Ops 3 ou de Rainbow Six Siege. La production originaire de Varsovie élevait le médium ludique et sa vision triviale des conflits armés à un niveau inédit. Certes, avant lui, Food Force injectait de l’humanitaire dans la guerre. Mais contrairement à ce dernier, le survival de 11 bit studios jetait un gameplay sans concession et un pavé dans la mare.

Ces ressorts ludiques aujourd’hui portés sur consoles et sous-titrés The Little Ones n’ont rien perdu de leur apprêté. En ajoutant des enfants à la sinistre équation guerrière, la vingtaine de créateurs du projet parachève en fait la vision inaboutie du titre PC. Petit rappel des faits: This War of Mine peut être comparé à des Sims barricadés dans une bâtisse en temps de guerre. Le joueur surveille donc constamment la santé physique et psychique des survivants qu’il couve. Fabriquer des meubles comme un lit, assembler une radio ou concocter un médicament permet de répondre à leurs besoins. Sommeil, moral, blessure et faim. Impossible de satisfaire tout le monde en permanence. La grande faucheuse n’est jamais loin.

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Tendres années

Vu de profil et se contrôlant (un peu) à la manière d’un Prince of Persia old school, This War of Mine: The Little Ones s’accommode idéalement de la manette console. Les déplacements y sont plus fluides qu’au clavier, notamment pour évoluer au milieu des décombres d’une évocation du Sarajevo des années 90. Une prise en main importante car dès la nuit tombée, partir en expédition pour trouver des vivres et du matériel peut se solder par une rixe, voire une balle dans la tête pour qui n’avance pas prudemment. Regarder à travers la serrure d’une porte. Se planquer dans des coins d’ombre. Repérer des signaux sonores d’ennemis invisibles. La production venue de l’Est offre une facette d’infiltration toujours douée.

This War of Mine: The Little Ones augmente sa difficulté puisqu’il propose (en option) de s’occuper de kids. Leur moral est essentiel. Si bien qu’un adulte en plein travail devra s’interrompre pour un pierre-papier-ciseaux dérisoire mais vital pour la tête blonde. Ecosystème régi par des journées trop courtes, le jeu saisit bien leur faiblesse puisqu’il est impossible de les forcer à dormir en pleine journée tandis que l’aide qu’ils peuvent apporter aux adultes lors d’une fouille est très minime. La présence enfantine, un peu édulcorée puisque les kids ne meurent pas, élargit en tout cas la vision civile de la guerre. Déjà marquants sur la version PC, les dilemmes moraux sans réponse explosent ici. Piller un couple de retraités pour soigner son enfant? La guerre, c’est moche.

ÉDITÉ PAR DEEP SILVER ET DÉVELOPPÉ PAR 11 BIT STUDIOS, ÂGE 18+, DISPONIBLE SUR PLAYSTATION 4 ET XBOX ONE.

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