Critique

Steep, premier de cordée

Steep © Ubisoft
Michi-Hiro Tamaï Journaliste multimédia

Congelés depuis quatre ans, le ski et le snowboard repassent à l’assaut du jeu vidéo avec Steep. Un open world français qui manque hélas de maîtrise.

L’or blanc déserte les stations de ski françaises. Les consoles de jeux aussi. Privés de poudreuse depuis SSX en 2012, les gamers avides de hors piste par procuration font grise mine. Huit ans après Shaun White Snowboarding, Ubisoft tente toutefois de s’attirer leurs faveurs en rechaussant ses bottes sur Steep. Cette succession de descentes qui transite notamment par le Mont-Blanc, le Tyrol et le Cervin oublie le dirigisme du précédent titre carriériste. Place à un vaste monde ouvert, à des flancs de montagne boisés ou rocailleux à explorer librement. Échappée belle?

Final Fantasy XV, Forza Horizon 3 et autre Watch Dogs 2 confirment que les open worldcrépitaient encore en 2016. La formule s’impose comme du pain béni sur un jeu de glisse comme Steep. Au bord d’un précipice découvert par hasard, le joueur peut ainsi troquer ses skis ou sa planche contre un parapente ou un wingsuit pour se jeter dans le vide. Le titre arcade affûte aussi son approche bac à sable en poussant le gamer à découvrir de nouveaux spots alléchants via des jumelles. Malgré un sponsoring de soda collant, une certaine sobriété drape cette production développée à Annecy, au pied de la chaîne des Aravis.

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Beaucoup moins énervé qu’un Cool Boarders, ce jeu aussi casse-cou que Just Cause ne se montre toutefois pas à la mesure de ses ambitions. Dézoomer façon Google Maps,en direct de la piste vers le ciel, offre certes une jolie vue montagnarde, mais derrière cette carte postale, le plan en 3D souffre d’une prise en main récalcitrante comme un fond de raclette. Pis, y trouver le prochain défi est un calvaire. Impossible en effet de trier les nouvelles épreuves de celles que l’on a déjà remportées. Un dérapage de débutant incompréhensible.

Sous les spatules, le bonheur?

Loin du chagrin d’amour, Steep ne déprime heureusement pas comme une station de ski sans neige et sans tire-fesses. Les bonnes sensations sont au rendez-vous. Notamment grâce à l’utilisation du deuxième joystick de la manette qui imprime des dérapages tandis que le premier dirige le skieur. Certes, Ubisoft ne réinvente pas la roue, mais la volumétrie de sa poudreuse se modèle joliment en temps réel. On prépare également ses sauts en restant accroupi avant la bosse fatidique. En l’air, attraper sa planche à la main passe par la gâchette de la manette. Les rotations aériennes sont elles plus délicates à caler tant le protagoniste peine à décoller du plancher des vaches.

Pas très regardant sur le bon angle de réception après un jump, Steep déploie également des activités aériennes qui demandent classiquement d’enfiler des check points. On a déjà connu de meilleures sensations, y compris sur le préhistorique Pilotwings de la Super Nintendo. Gorgé de défis en ligne et d’équipements à débloquer, Steep et ses villages sans habitants manquent un peu de vie. Pour une session tout schuss, on attendra sa suite. Et les prochaines chutes de neige, si elles tombent un jour.

ÉDITÉ ET DÉVELOPPÉ PAR UBISOFT, ÂGE: 12+, DISPONIBLE SUR PC, PLAYSTATION 4 (VERSION CHRONIQUÉE) ET XBOX ONE. ***

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