Red steel 2, une pépite d’or

© Ubisoft

Avec red steel 2, Ubisoft déterre une pépite d’or. Un western samouraï et rétro-futuriste qui rejoint le club fermé des rares chevauchées fantastiques du joystick.

Red Steel 2, Edité et développé par Ubisoft, âge 16+, disponible sur Nintendo Wii.

Pendus haut et court dans les salles obscures, les westerns trouvent leur salut sur consoles de salon. Si les étoiles incontournables n’abondent pas, une poignée de cavaliers solitaires tentent de renouveler avec bonheur le genre dans ses codes plastiques et narratifs, tout en étalant des mécaniques ludiques singulières. En attendant le prometteur Red Dead Redemption sur PlayStation 3 et Xbox 360, le génial Red Steel 2 sur Wii indique le chemin de la terre promise.

A peine remis de son premier contact (1) avec la Belgique, terre de ses aïeux inconnus, Jason Vandenberghe, directeur artistique US de Red Steel 2, tend les bras au ciel, roule des yeux et s’emballe en présentant son protégéà la presse belge. Barbe brute, long cheveux, stature (très) imposante, ce sosie de Sébastien Chabal tranche avec l’attitude habituellement placide des développeurs de jeu. Steampunk et cyber punk dans sa dégaine, le cow-boy d’Ubisoft rangé pendant une dizaine d’années à la solde d’Electronic Arts puis d’Activision pour des adaptations de films en jeu vidéo (2) lâche toutes ses tripes pour détailler sa première production originale.


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Malgré une présentation showesque un brin marketing, Red Steel 2 ne ressemble en effet à aucun First Personn Shooter. La production d’Ubisoft Paris enlève ainsi les guettas des yakusas du premier épisode pour enfiler des santiags bizarres. A son univers western et cyberpunk dessiné avec maestria en cell sahding (3), Red Steel 2 injecte également une bonne dose de culture samouraï.

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« L’idée principale du jeu était de prendre le Japon ancien, les Etats-Unis de l’ouest sauvage et un monde futuriste pour ensuite tout mélanger »,exulte Vandenberghe entre 2 coups d’épée. « Je voulais aussi intégrer de la technologie pour rendre le jeu fun et gonfler son gameplay. Mais trop de high-tech n’aurait ressembléà rien. Au silicone, j’ai préféré des plaques de métal et autres outillages gigantesques. C’était une sorte de redécouverte des origines du steampunk. Du steampunk mais sans la vapeur et avec de l’électricité. »

Futuriste et destroy, Red Steel 2 ne déroule malheureusement pas la densité scénaristique d’un Call Of Juarez (voir encadré) ou du prochain Red Dead Redemption (voir encadré). Héros mystérieux, vengeances en embuscade, guerres claniques prévi-sibles… le scénario jetable de la production laisse la place à un univers visuel saisissant. Comme si le chef décorateur tout en néons et en kataganas de Blade Runner avait terminé une fin de soirée à refaire le monde avec son homologue sablonneux d’Il était une fois dans l’Ouest. Au-delà de sa dimension graphique techniquement bluffante vu les carences de la Wii, Red Steel 2 magnétise également par sa prise en main tout à fait jubilatoire.

Premier FPS de la Wii à utiliser le WiiMotion Plus, Red Steel 2 propose de combattre des desperados asiatiques à l’arme à feu et surtout au sabre. Retranscrivant à l’écran les mouvements d’épée du joueur avec une précision allant jusqu’à ressentir la force de ses coups, le western décomplexé assaisonne son approche First Personn Shooter d’une bonne dose de beat them all. Une touche de God Of War inédite et marquante qui dans les faits se traduit par une palette intéressante de déplacements du personnage et de multiples combos hypnotisant à enchaîner. Appuyer 2 fois sur le bouton A de la Wiimote et lui imprégner un grand (et vigoureux) geste vers le bas emmène ainsi le joueur dans les airs, épée au ciel pour un coup dévastateur. Certes fatiguant à jouer plus de 2 heures. Mais la conquête de l’Ouest ne s’est pas faite sans douleur.

Michi-Hiro Tamaï

(1) Voir à ce sujet le postsouriant du blog de Jason vandenberghe http://www.darklord.com/blog/index.php?s=brussels

(2) The X-Files Game, The Lord of the Rings: The Third Age, 007: Everything or Nothing et X-Men: The Official Game.

(3) Rendu dessin animé appliqué sur de la 3D dans du jeu vidéo.

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