Critique

Oreshika: Tainted Bloodlines, digne descendance

Oreshika: Tainted Bloodlines © Alfa System
Michi-Hiro Tamaï Journaliste multimédia

Non content d’honorer le folklore japonais avec grâce, Oreshika: Tainted Bloodlines irrigue le paysage désert du jeu de rôle nippon.

Depuis Okami, les jeux effeuillant le folklore japonais avec talent n’ont pas beaucoup brillé sur consoles. Oreshika: Tainted Bloodlines rallume le flambeau en dansant au rythme du kotsuzumi. Identifiable entre mille, ce tambourin nippon au timbre clair compte en effet parmi les nombreux instruments traditionnels ponctuant les combats J-RPG (1) de cette exclusivité Vita. Le tout pour des joutes mises en scène comme du théâtre kabuki. Des forêts automnales pastel aux flammes en papier de riz de ses arènes, la production doublée en japonais donne également une vie 3D aux estampes de Hiroshige. Un rêve flottant, une vision d’ukiyo-e rare et formidable derrière les manettes.

Tragique et morbide, Oreshika s’ouvre sur le sacrifice d’un clan entier du Japon du XIIe siècle. Six instruments sacrés ont disparu, les dieux déchaînent leur colère et l’empereur verse le sang des siens pour les calmer. Toutes les divinités ne voient cependant pas ce massacre comme une solution. Et l’une d’entre elles de ressusciter le clan assassiné pour lui offrir une vengeance. Ce retour d’entre les morts s’accompagne toutefois d’une date de péremption tragique limitant la vie de ses membres à deux ans. Une épée de Damoclès temporelle qui tranche à vif dans le gameplay de l’épopée médiévale fantastique.

L’affichage de ce contenu a été bloqué pour respecter vos choix en matière de cookies. Cliquez ici pour régler vos préférences en matière de cookies et afficher le contenu.
Vous pouvez modifier vos choix à tout moment en cliquant sur « Paramètres des cookies » en bas du site.

Family à faire

Archer, tireur, épéistes, danseur… Passé la personnalisation d’une équipe de combattants aux talents offensifs divers (à bien doser), le J-RPG demande ainsi d’y assurer sa descendance via des rites d’union chrono en main. Soumis à des points gagnés en combat, ces derniers engendrent de nouveaux combattants dont l’hérédité dépend des parents. Complexe, cette nomenclature millefeuille se complète d’une foule d’autres activités consignées dans un agenda mensuel. Le tout est heureusement gérable automatiquement… via une belette qui se transforme en fillette, hyper lol. Terriblement WTF.

Cette architecture complexe offrira classiquement au joueur des compétences et des équipements spéciaux proportionnels à sa maîtrise. Du J-RPG tout craché. Mais la structure générale d’Oreshika n’est pas celle d’un Final Fantasy VII. Exit les bavardages avec des personnages non joueurs. Oubliés les longs voyages en terres inconnues. Place à des donjons en gigogne, tapissés de détours, trésors et portes.

Chats bipèdes maléfiques, crabes géants et autres humains difformes y vivotent également. Au joueur de les éviter ou de les toucher pour déclencher (ou non) des combats finauds au tour par tour. Eliminer le chef d’un groupe adverse met fin à l’altercation et diminue les XP récoltés. Ce dernier peut toutefois s’enfuir en emportant un butin alléchant annoncé en début de combat. Bien réfléchir à sa cible donc. Un précepte qui, à moins de 20 euros sur le PlayStation Store, vaut largement la peine d’être assimilé. ˜

Édité par Sony CE et développé par Alfa System, âge 16+, disponible sur PlayStation Vita.

(1) Jeu de rôle japonais.

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Partner Content