Critique

Metroid: Samus Returns, retour aux origines

Metroid: Samus Returns © Nintendo
Michi-Hiro Tamaï Journaliste multimédia

ACTION-AVENTURE | Héroïne de légende quelque peu délaissée par Nintendo ces dernières années, Samus ravive, avec brio et modernité, la flamme de la nostalgie.

Il faut se lever tôt, très tôt en brocante pour dénicher des classiques du jeu vidéo des années 80 et 90. Capitalisant avec doigté sur son héritage légendaire, Nintendo le sait très bien. La firme qui a écoulé toutes ses Nintendo Classic Mini: Super NESavant leur sortie (ce mois-ci) se tourne donc vers son passé pour (r)assurer le futur de sa 3DS. Remake d’un épisode sorti sur la Game Boy blanche en 1991, Metroid: Samus Returns ne se contente toutefois pas d’une refonte visuelle. Ce titre entre plate-forme, exploration et tir affine sa mécanique ludique originelle. Attention, horloge suisse.

Stupeur. En 1986, Samus Aran enlevait sa combinaison spatiale à la fin de sa première aventure sur NES pour dévoiler aux gamers ébahis son sexe … féminin. La première héroïne de l’Histoire du jeu vidéo montrait que laprincesse en détressene devait pas être une règle. Mais le jeu produit par Gunpei Yokoi (l’inventeur de la Game Boy) a également enfanté un sous-genre gaming: le metroidvania. Enterré dans les souterrains d’une planète extraterrestre brillant comme un temple inca, Metroid: Samus Returns honore ce style misant sur l’observation et la réflexion autant que sur le tir.

Par ici la sortie

D’une platitude sidérale, le pitch de Samus Returns -le nettoyage d’une planète alien- ne participe pas à son magnétisme. Son incroyable topographie souterraine vue de profil pallie toutefois cette lacune d’écriture. Traversé de belles salles aux perspectives offrant un sens à la 3D sans lunettes de la 3DS, cette production labyrinthique égare le joueur avec bonheur. Il faut se rouler en boule pour se faufiler dans d’étroits passages, lâcher des grenades dans cette même position, puis se déplacer collé aux murs et aux plafonds et geler, enfin, un monstre en plein vol pour le transformer en passerelle temporaire. La mobilité verticale et versatile de Samus multiplie les énigmes avec bonheur.

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Accompagné d’une carte 2D peu lisible (notamment sur ses points d’intérêt), Metroid: Samus Returns se dresse d’ailleurs comme le dernier des Mohicans dans le réglage de sa difficulté. Son gameplay oldschool est ardu et implacable. Mais toujours juste. Loin de la mode des die & retry indés(1), ses phases de tir sanctionnent immédiatement toute approche précipitée. Ce parti pris obligeant au self-control permanent se traduit notamment par des contre-attaques savantes à placer face à des volatiles malfaisants.

Inutile d’essayer de les bombarder d’ogives ou de rayons laser chargés à bloc. Asséner, avec un timing précis, un revers du bras sur l’oiseau en pleine charge est autrement plus efficace. Offrant une montée en puissance douce et jubilatoire de son héroïne, ce Metroid dépoussiéré offre en outre plusieurs réponses offensives à un même problème. Une approche qui garantit quelques nuits blanches. Pas besoin de se lever aux aurores pour dénicher une affaire en or. Nintendo garde encore le temple rétro…

(1) Genre gaming très ardu obligeant le joueur à mourir en boucle pour progresser, populaire car très gratifiant en cas de victoire.

Metroid: Samus Returns, édité par Nintendo et développé par MercurySteam, âge: 7+, disponible sur Nintendo 3DS. ****

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