Critique

Forza Horizon 3, époustouflant contre toute attente

Forza Horizon 3 © Microsoft
Michi-Hiro Tamaï Journaliste multimédia

Manquant de maturité technique et narrative sur ses précédents volets, Forza Horizon livre, contre toute attente, un troisième tour de piste époustouflant.

C’est un réflexe vain mais très révélateur. S’agripper à sa manette et lui imprimer un mouvement latéral gauche ou droit est un gimmick de gamers. Le geste qui tente inutilement de mieux faire tourner une voiture ou de sauter plus haut n’est toutefois pas si fréquent. Seuls les jeux les plus immersifs y ont droit. Et miraculeusement, Forza Horizon 3 figure dans la liste. Pillant toujours les restes de Test Drive Unlimited, le titre arcade véhicule certes des fantasmes mécaniques adolescents d’une naïveté sans borne, mais ses sensations de vitesse n’ont pas de commune mesure.

Décoller à bord d’un buggy puis (littéralement) voler aux ras des pâquerettes sur 500 mètres, retenir son souffle à bord d’une japonaise, hypnotisé par le défilé des arbres, le long d’une route forestière vivante, glisser sur l’écume d’une vague turquoise à bord d’une supercar: les tranches de jeu spectaculaires s’accumulent dans l’incroyable Australie de Forza Horizon 3. Mille et un détails à tombeau ouvert. Des sorties de route hilares où l’on décapite -sans être ralenti- des feuillus de l’Outback, des pieds de vigne et des bananiers. Pas de massacre de piétons. Mais face à ce saccage végétal, les joueurs écolos allergiques aux grosses cylindrées tiqueront de plus belle.

Carnassier, le frère arcade de Forza Motorsport parachute le joueur dans la peau d’un organisateur de festival musical et motorisé. Donner de sa personne en remportant des victoires pied au plancher est obligatoire pour attirer likes sociaux et donc (?) les visiteurs. Cette idée saugrenue se ponctue d’événements où l’on voit un public danser sur un site, sans raison apparente. Peu importe. Impressionnant par sa taille, le monde ouvert à la GTA regorge de défis montés sur ressorts. Mention spéciale pour les courses cross country qui, entre bitume, terre battue et champs, placent des étangs et autres voies d’eau ralentissant la meute sur des zones stratégiques du parcours.

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Que fait la police?

Offrant un guidage GPS dont les fines indications évoquent un TomTom contemporain, Forza Horizon 3 pousse sans cesse à la transgression. Car à tout moment, prendre la tangente à travers champs et clôtures est possible et les sanctions sont très rares. « Drifter » le plus longtemps possible, frôler des véhicules à contresens et trouver des épaves cachées comptent parmi la foule de microdéfis à pratiquer entre deux courses. L’idée, héritée notamment de Burnout, n’est pas neuve. Mais Horizon 3 taquine subtilement le joueur. Celui qui tape une pointe de vitesse face à un radar fixe (un classique) verra ainsi son classement parmi la moyenne des autres joueurs mondiaux s’afficher à l’écran.

Cette dimension online redoutable d’efficacité n’a toutefois pas que des bons côtés. Comme un vendeur de rue collant, Microsoft spame ainsi ses joueurs à coups d’offre d’abonnement au Xbox Live tandis qu’il tente de refourguer des cartes indiquant les trésors cachés de son jeu pour trois euros. L’éditeur espère-t-il qu’à force de s’agripper au joypad, on lâche notre carte de crédit?

ÉDITÉ PAR MICROSOFT ET DÉVELOPPÉ PAR PLAYGROUND GAMES, ÂGE: 3+, DISPONIBLE SUR PC ET XBOX ONE. ****

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