Critique

Call of Duty: Black Ops II, mission délicate

© Activision
Michi-Hiro Tamaï Journaliste multimédia

FPS | Entre deux déflagrations improbables, Call of Duty réfléchit à son avenir sur Black Ops II. Le FPS militaire tente de briser son image arcade. Mission délicate.

ÉDITÉ PAR ACTIVISION ET DÉVELOPPÉ PAR TREYARCH, ÂGE 18+, DISPONIBLE SUR PC, PLAYSTATION 3 ET XBOX 360.

Combien de temps la formule grand spectacle des Call of Duty résistera-t-elle aux tranchées des bacs de jeu? La question tourne comme une pale d’hélicoptère dans Black Ops II. Rouleau compresseur des charts, cet über blockbuster ne change pas vraiment sa vision opératoire. Le first-person shooter presque comparable à un rail shooter aligne toujours des explosions impossibles tous les deux mètres, tout en donnant au gamer une impression de puissance absolue.

Extrapolant sur un conflit sino-américain provoqué par un « hacktiviste » en 2025, Call of Duty: Black Ops II partait pourtant sur de bonnes bases. Son scénario de politique fiction gravitant autour de minerais nécessaires à la fabrication de processeurs surdoués tape juste. A voir les enfants soldats qu’il exhibe (dans le passé), Blood in the Mobile apparaît en filigrane. Tapissé d’allers-retours fréquents de gameplay entre les années 80 et ce futur proche, le produit terrible d’Activision ne peut toutefois s’empêcher de multiplier les clichés excessifs.

Si le manichéisme pro-US se met (un peu) en sourdine, camaraderie chevaleresque et paternité démissionnaire débordent. Monter à cheval dans le désert, à Khost en Afghanistan, pour chasser des hélicoptères soviétiques monstrueux à coup de bazooka, sans desseller. Envahir une base secrète high-tech très Dr. No cachée derrière des ruines ancestrales des montagnes du Hkababo Razi en Birmanie. Pour peu, certaines scènes sont éligibles au panthéon de Nanarland.com.

Ducasse et casse-pipe

Ce côté over the top pourrait presque happer si de long en large le jeu ne se prenait pas tant au sérieux. Et surtout si son gameplay ne ressemblait pas à un tunnel d’où jaillissent des pantins d’une stupéfiante bêtise. Sur la balustrade d’un bateau, des soldats restent ainsi alignés par grappe de trois. Sans couverture, ils attendent sagement d’être abattus en tirant distraitement quelques balles. En prenant un adversaire à revers, le joueur peut en outre rester dans son dos en jouant des claquettes, sans craindre la moindre réaction.

Tenaillé par quelques bugs dont des disparitions inexpliquées d’ennemis au détour d’un couloir, Call of Duty: Black Ops II se profile une fois de plus comme un parc d’attractions aux activités exotiques. Planer comme un écureuil volant, piloter des robots exotiques (drone, quadrupède) à distance, la prise en mains n’est guère finaude. Coiffé de niveaux un peu plus ouverts et des fins multiples, le FPS phénomène ne parvient pas à se décrasser de son image hyper arcade.

Les niveaux Strike Force tentent également d’y apporter une touche de réflexion tout en stratégie. Et demandent de déplacer des unités sur une carte dont il faudra défendre des points précis contre des vagues d’ennemis. Là encore, un coup d’épée dans l’eau. Et surtout, la preuve qu’Activision a bien compris que l’action, aussi grandiloquente soit-elle, n’est pas un gage de succès à long terme.

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