Botkamp, la plus grande salle de jeux en réseau du Benelux

© Botkamp
Michi-Hiro Tamaï Journaliste multimédia

Plus grande salle de jeux en réseau du Benelux, le Botkamp étonne surtout par son envie de décloisonner l’eSport. Le tout pour s’intéresser également à la formation et à la culture gaming.

Dévisager ou chambrer « en vrai » un joueur que l’on vient de vaincre devient un plaisir rare dans le monde du gaming. Internet oblige, les équipes de pro gamers préfèrent roder leurs tactiques en vidéo chat. Lors d’un match sur Call of Duty: Ghost, les teams se parlent d’ailleurs en Voice Over IP, via des casques équipés de micros. Entre sac de couchage et nouilles radioactives, le charme des LAN Parties de la fin des années 90 semble s’être évaporé. Inspiré d’un long séjour en Suède où les Gaming Centers crépitent, Marc Siebert croit cependant au concept du Botkamp, plus grande salle belge du genre qui ouvrait ses portes le mois dernier à Bruxelles, au pied de la Porte de Hal.

« Notre espace se dédie aux cultures numériques et ludiques. Ce n’est pas uniquement une salle de jeux en réseau. Nous voulons pousser le concept de gaming center -habituellement dédié à l’eSport- plus loin », avance son gérant trentenaire, ex-animateur des réseaux sociaux d’Adidas et d’ACNE au pays d’Abba. « C’est un pari risqué à l’heure du tout online. » Planté dans une ancienne Dexia, l’antre de ces joutes digitales cache ainsi un coffre-fort transformé en salle, où des cours liés aux métiers du jeu vidéo seront dispensés par Technocité.

Excluant d’autres activités comme une bibliothèque manga « pour une question de gestion et pour éviter de partir dans tous les sens », Marc Siebert et son équipe de trois salariés ont déjà vu Ubisoft louer l’endroit pour y organiser une conférence de presse. Les rencontres s’y multiplient. Un projet d’écriture de scénarios de jeux vidéo pour kids et un autre de rencontres liées à l’art gaming tentent de s’y mettre en place. Un média belge dédié aux jeux vidéo utilise également leur infrastructure pour y faire du streaming vidéo.

« Cinq kilomètres de câbles ont été tirés. Nous avons même dû ouvrir la chaussée en face pour nous connecter à de la fibre optique. On a un débit de 1 Go/sec dont il faut surveiller la stabilité », poursuit le gérant des lieux. Car, plus que la performance des PC en place, la qualité de la connexion est vitale lors d’une partie en ligne.

Nicolay loves gaming

Sur le front des matchs en réseau, « des employés de la Commission européenne sont venus régler leur problèmes sur Battlefield 4 et Serious Sam 3, il y a quelques jours. C’était folklorique », sourit Marc Siebert. « Le week-end, on a déjà hébergé trois équipes d’eSport dont les Brussels Gardians. Ils viennent s’entraîner non-stop avec un coach sur des titres comme League of Legends et Conter Strike: Global Offensive. »

Voisin direct du café Potemkine qui devrait rouvrir (sous peu?), le Botkamp a été financé par Frédéric Nicolay, rénovateur de l’Horeca bruxellois adoré autant que maudit pour l’effet gentrificateur de ses projets. Cette fois, l’espace évolue toutefois hors de la galaxie hipster et bobo du Belga ou autre Bar du Matin. Malgré un public gaming, l’intérieur des locaux répartis sur trois étages évite heureusement toute statue à l’échelle 1/1 de Lara Croft. Ou les posters mièvres de japanimation. Juste quelques clins d’oeil discrets via des luminaires sans nom évoquant 2001 Odyssée de l’Espace, Portal et même l’oublié System Shock. Une salle de jeux en réseau qui échappe au premier degré décoratif pour dérouler un thème évoquant ses activités: il y a de quoi se réjouir. Des palettes de bois tapissent même les murs des lieux. Un camp d’entraînement à contre-courant. Sir, yes sir.

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