Critique

Aux armes, Assassins!

Assassin's Creed Unity © Ubisoft
Michi-Hiro Tamaï Journaliste multimédia

Assassin’s Creed Unity ressuscite la Révolution française comme nul autre. Une exploration jubilatoire qui fait presque oublier son gameplay peureux.

Paris par-ci, Paris par-là. Malgré une avalanche de bugs graphiques qui ont déclenché l’ire de certains, Assassin’s Creed Unity fascine les gamers français qui s’en gargarisent sur les forums et réseaux sociaux. Pas forcément du chauvinisme aveugle. Car pour la première fois, la saga culte d’Ubisoft s’offre une réalisation next-gen digne de ce nom. Contrairement à Assassin’s Creed Black Flag, lui aussi sorti sur Xbox One et PlayStation 4, ce huitième épisode exploite ainsi les nouvelles consoles de salon avec une maestria inouïe.

Sous une pluie de têtes qui tombent, la capitale mise à sang par le soulèvement de 1789 s’explore et se vit encore comme un monde ouvert à la Grand Theft Auto. Pas de vraie Révolution ludique, donc. Ni même narrative. Enfilant les lames d’Arno Dorian, jeune bourgeois versaillais orphelin aux airs d’Ezio, le joueur rejoint l’ordre des Assassins dans une France coiffée de bonnets phrygiens. Ce passé s’effeuille toujours grâce à une pirouette technologique SF ressuscitant en live des fragments ADN. Et le jeu, toujours en guerre contre les Templiers, de partir sur les traces du Sage, personnage dont le génome permettrait d’explorer une civilisation humaine oubliée…

L’affichage de ce contenu a été bloqué pour respecter vos choix en matière de cookies. Cliquez ici pour régler vos préférences en matière de cookies et afficher le contenu.
Vous pouvez modifier vos choix à tout moment en cliquant sur « Paramètres des cookies » en bas du site.

Parfumé d’une histoire d’amour impossible et bateau, Assassin’s Creed Unity est surtout un prétexte pour explorer une capitale française en pleine Terreur. Bâtiments historiques, figures clés, complots… Le terreau nourrit à merveille le travail d’historien du développeur français qui détaille le chapitre sanglant de l’Hexagone au fil de fiches éducatives -jamais ronflantes.

Révolution retardée

En mains, le jeu vu à la troisième personne déplace gentiment son curseur de l’action vers l’infiltration. Offrant des missions aux approches multiples (pour entre autres éliminer une cible sous bonne garde), Unity permet de jouer la carte de la discrétion. On avance accroupi, derrière des meubles pour éviter de se faire surprendre par des gardes aux déplacements routiniers robotiques. On balance des bombes fumigènes pour passer un groupe de soldats bloquant l’entrée de Notre-Dame. En cas de détection, au joueur de trouver une planque en s’éloignant au mieux d’une ombre spectrale qu’il laissera sur le terrain et qui servira de point de départ de recherche aux ennemis. Plaisant mais pas audacieux.

Misant également sur des phases d’action pure parfois entachée par des erreurs de collisions entre les protagonistes, Unity saute bien entendu de corniche en toiture. Vertige garanti: mille-feuille graphique fou, Paris ressemble à un de ces villages-musées à ciel ouvert peuplés de figurants.

Vitraux d’église à la transparence divine, artisans aux gestes précis et ameublements d’intérieur aux détails somptueux participent de la beauté de l’univers et de la remarquable cohérence de l’architecture en place. Le tout sans que le level design orienté vers l’art du « Parcours » ne déforme cet urbanisme. C’est un fait: les jeux indé et low tech enterrent doucement les triple A. Mais la force technique de ces derniers peut encore faire rêver.

  • ÉDITÉ PAR UBISOFT ET DÉVELOPPÉ PAR UBISOFT MONTRÉAL, ÂGE 18+, DISPONIBLE SUR PC, PLAYSTATION 4 (VERSION CHRONIQUÉE) ET XBOX ONE.

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Partner Content