Critique

Assassin’s Creed Origins remonte dans l’Égypte antique

Assassin's Creed Origins © DR
Michi-Hiro Tamaï Journaliste multimédia

Assassin’s Creed: Origins ne bouleverse pas les codes d’une saga qui tourne en rond. Mais son open world documenté magnétise.

Dans l’infini jargon du jeu vidéo, la « Franchise Fatigue » pointe le manque de créativité anesthésiant les suites à rallonge de blockbusters. Des itérations de FIFA à Call of Duty, les énormes budgets dépensés sont souvent inversement proportionnels aux prises de risque ludiques et/ou narratives. La machine est bien huilée. Des éditeurs comme Electronic Arts ou Activision réalisent des études de marché pour cerner ce que le fan d’une saga réclame. De son gameplay à sa structure narrative, Assassin’s Creed: Origins ne fait pas exception à la règle et ne change (presque) rien. Il dégage toutefois un magnétisme. Celui de l’histoire avec un grand H.

Renaissance italienne, Empire Ottoman, indépendance US, pirates des Antilles du XVIIIe siècle et Révolution française: dix ans déjà qu’Assassin’s Creed feuillette les tumultueux chapitres de notre passé avec une minutie inégalée dans le monde du gaming. Origins remonte encore plus loin, dans l’Égypte antique. Bayek, son héros, y déstabilise le règne de Ptolémée XIII avec l’aide de Jules César. Le pitch, planté en -49 avant JC, marie comme à son habitude faits historiques et fiction. Sa trame narrative se nourrit d’ailleurs de la vengeance d’un père après l’assassinat de son fils. Attachant.

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Souvenirs d’Égypte

Vu le peu de sources liées à son époque, cet open world construit, plus que tout autre volet de la saga, une vision fantasmée de l’Égypte de Cléopâtre (d’ailleurs présente dans le jeu). Un marché grouillant d’activités. Un temple aux encens fumants. Des dunes dorées battues par les vents. Des marais, des oasis et des monts merveilleux. Alexandrie, surtout. Difficile donc de ne pas s’attarder devant les 1001 paysages minéraux et urbains du jeu.

Ubisoft Montréal s’offre d’ailleurs un parfait alibi pour profiter de la vue avec Senu. Ce (nouvel) aigle que le gamer peut diriger à tout moment survole en effet les camps adverses que l’on s’apprête à attaquer. Utile pour localiser un gradé traqué ou la porte d’une grotte cachée, le volatile plaque également des marqueurs sur plusieurs soldats dont on pourra surveiller les déplacements en transparence derrière des murs avant l’attaque. Autre nouveauté: l’idée de jeu de rôle enrobe littéralement ce périple. Les points d’expérience y dictent ainsi la loi. Des armes en vente ne sont par exemple utilisables que moyennant un certain niveau. Certains accessoires influent en outre sur la barre de vie. Et mille autres subtilités habillent ce cousin lointain de Witcher 3.

Pour le reste, Assassin’s Creed: Origins délaisse ses séances d’escalade inutiles mais conserve son vaste monde ouvert parsemé de missions. Libérer une source villageoise rackettée par des voleurs ou détruire un stock de fausses statuettes sacrées: les tâches, difficiles, décrochent des sourires. Combattre un adversaire au corps-à-corps puis sauter d’une colonne pour l’assommer. Jouer de l’arc à flèches (pour commencer le travail à distance) et, enfin, se cacher dans des hautes herbes. L’attaque de camps adverses offre toujours une intelligente palette de possibles… La redondance a parfois du bon. Dans l’infini jargon du jeu vidéo, elle se nomme « fan service ».

Assassin’s Creed Origins

Édité par Ubisoft et développé par Ubisoft Montréal, âge: 16+, disponible sur PC, PlayStation 4 et Xbox One. ****

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