Y.O.L.O.

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Documentaire de Karim Bey.

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« Pourquoi je me plains de pas être heureux? » Mara, Boris, Célestine et Quentin ont entre 14 et 18 ans, sont des ados, ces êtres étranges pour les adultes qui ont oublié qu’eux aussi en ont été. Face caméra, ils ouvrent leurs carnets intimes des petites contradictions et des grandes contrariétés, des chagrins d’amour et des doléances. « J’ai envie d’être contre. Pourtant j’ai pas de gros problèmes avec l’autorité. » Ils sont impulsifs ou craintifs, affûtés ou tout mous, critiques ou auto-analytiques, sans qu’aucun de ces mots ne parvienne seul à les résumer. Les pieds posés sur le siège du bus, les yeux rivés sur le portable, sous la couette, la clope ou le joint au bec. « Shotgun! » Ils zonent dans les artères commerciales, les transports, sur les balcons, dans leurs chambres… De rien ou de tout, ils parlent, se parlent. Ils doutent. « J’aime bien cette sensation d’être fière de soi, mais je crois que j’ai peur de doubler, j’ose pas le dire à ma mère. » Karim Bey capture l’adolescence brute, sans décryptage ni commentaire, et laisse ses quatre ados librement associer les parcelles contrastées de leurs existences. « L’adolescence, c’est la tentative d’aller dans la sensation, de se créer son petit lexique de la sensation. » Fini, les reportages qui expliquent. Programmé dans le cadre de la Nuit du doc, qui met en valeur des documentaires originaux en Fédération Wallonie-Bruxelles, Y.O.L.O. fait la seule chose qu’il y avait à faire: leur laisser pleinement la parole. « Ça doit être chiant de devoir écouter des problèmes d’ado. » C’est tout le contraire.

N.B.

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