Une heure avec Jack White: « Que veux-tu? Je suis généreux »

"Quand les White Stripes sont venus en Angleterre pour la première fois, on avait tout payé nous-mêmes et on dormait dans le van." © DAVID JAMES SWANSON
Julien Broquet
Julien Broquet Journaliste musique et télé

Boosté par un congé parental, Jack White a retrouvé son âme d’adolescent. Guitar hero, entrepreneur et artisan, le patron a écrit comme Michael Jackson, retrouvé le matos de sa jeunesse et enregistré son nouvel album solo avec des musiciens de rap. Conversation au long cours.

A l’ère du jetable et du vite consommé, de la dématérialisation et des parachutes dorés, Jack White est une anomalie. Son éthique de travail, cette obsession maladive de bien faire les choses, l’ancien White Stripes l’applique jusque dans sa communication. Plutôt que de multiplier les mini-entretiens et de vendre sa soupe à la sauvette comme les autres, le papa de The Dead Weather et des Raconteurs trie sur le volet et consacre une heure à chacun de ses interlocuteurs. « Que veux-tu? Je suis généreux« , rigole le boss de la « music factory » Third Man Records. Antithèse de rock star, d’une simplicité rare, costaud, accueillant, amical, bavard, monsieur Jack revient sur la genèse de Boarding House Reach, évoque son rapport au hip-hop et assume son côté entrepreneur.

C’était quoi l’idée quand tu as commencé à bosser sur ce disque?

Je n’étais pas sûr. Après le dernier album et sa tournée, j’ai voulu passer autant de temps que possible avec mes gosses. Ils avaient huit et neuf ans. C’était leurs derniers moments de petits enfants. J’ai loué un appartement à Nashville, un endroit où je pouvais passer du temps seul. Sans distraction. Un endroit où je pouvais écrire. Ça a duré environ deux ans. Là-bas, j’ai voulu utiliser l’équipement que j’avais financé en tondant des pelouses et que j’employais quand j’ai commencé à enregistrer à quatorze balais. Ensuite, j’ai voulu écrire sans jouer d’instrument. Écrire des mélodies, des chansons sans avoir une guitare ou un piano sous les doigts. Connected By Love, What’s Done is Done… Je m’asseyais et je réfléchissais. Je fredonnais. J’enregistrais cette partie vocale et puis j’essayais de venir jouer de la gratte dessus. Je n’avais jamais fonctionné comme ça auparavant.

Michael Jackson travaillait comme ça apparemment…

C’est lui qui m’en a donné l’idée. Dans le film This Is It où on le voit répéter, il n’indique pas les notes aux musiciens. Il fredonne les mélodies. Je me suis dit: peut-être qu’il ne les connaît même pas. C’est une situation géniale. Je veux revivre ça. Quand la musique vient de tes tripes, du son. J’ai aussi tenté de rester le plus calme possible pour ne pas emmerder les voisins. Je n’avais pas d’amplis ou de vraie batterie. Juste une drum machine et une guitare. Puis, j’étais tout seul. Je n’avais personne avec moi. Ni pour écrire, ni pour enregistrer. Ça m’a vraiment emmené sur de nouvelles terres en tant que songwriter. Tu t’habitues. Dans un studio, tu es gâté. Tu as des ingénieurs qui règlent tout pour toi. Je voulais en revenir aux racines. Enregistrer comme dans le temps, mais pour sonner comme je le veux maintenant.

Monsieur Jack entouré de son band new-yorkais.
Monsieur Jack entouré de son band new-yorkais.© David James Swanson

Tu as enregistré à New York et à Los Angeles avec des musiciens que tu ne connaissais pas. Pourquoi?

J’ai essayé de trouver des mecs qui jouent d’habitude en live avec des artistes de hip-hop. Le genre de types qui montent sur scène derrière un Kanye ou un Jay Z. Ces musiciens interprètent avec leurs instruments des chansons qui ont été assemblées et créées par des ingénieurs dans un studio. C’est un genre de zicos vraiment intéressant. En plus, j’amenais ces enregistrements. Ces drumbeats que j’avais mis en boîte dans mon studio et dont j’avais fait des boucles. Je leur ai demandé s’ils pouvaient faire quelque chose de tout ça, l’élever à un autre niveau. Nous n’avions que trois jours dans chaque ville. C’était vraiment short. Et pas que ça… Tu as des morceaux avec trois batteurs enregistrés dans des endroits différents. C’était super intéressant. Je ne pense pas que beaucoup de gens enregistrent de la sorte.

Tu les a trouvés comment ces types?

J’ai pas mal utilisé YouTube je t’avoue. Je regardais Kanye au Saturday Night Live. Et puis je me renseignais pour savoir qui était ce formidable claviériste… Je veux ce mec! Ils essayaient de le trouver et quand ça ne marchait pas, ils me disaient: « Bon, il est pas dispo, il est occupé, il est en tournée, mais il recommande celui-là. » Puis, j’ai appelé Q-Tip et je lui ai demandé qui était le meilleur batteur de New York. Il m’a répondu Louis Cato. Je l’ai chopé. J’ai regardé toutes ces vidéos en me disant: qui sont ces gens? Peut-être qu’ils ont envie d’enregistrer avec moi. Ça aurait pu être un désastre. Un bordel pas possible dont rien de potable ne serait sorti. Mais je pense que tout le monde était excité, avait cette énergie. Les musiciens non plus ne se connaissaient pas. Ils essayaient de s’impressionner les uns les autres. Et comme on enregistrait tout de suite, on sent cette atmosphère dans la pièce. On a commencé avec Corporation et Connected By Love. La plupart de ces mecs semblent pouvoir s’adapter à un tas de styles différents. C’est presque obligé avec ce type de boulot. Il y a quelque chose du groupe de mariage: ils doivent être capables de jouer tous types de morceaux. Tu dois être costaud pour donner vie à du rap avec un instrument, pour t’adapter aux samples de jazz, de James Brown, de funk… Ils sont différents de ces musiciens de session qui interprètent une musique de papier. Eux jouent à partir de leurs tripes. On a trouvé un langage commun très rapidement.

Quel est justement ton rapport au hip-hop. Il t’a fortement marqué étant gamin?

Il a toujours été là. Quand j’étais gosse à Detroit, c’est en gros ce que tout le monde écoutait autour de moi. C’était l’époque du ghetto-blaster, de Kurtis Blow, de LL Cool J. C’était la BO de mon quartier. Un quartier mexicain où se mêlaient la musique latino et le rap. Ces dernières années, je me suis par ailleurs mis à travailler de plus en plus avec le milieu du hip-hop. J’ai bossé sur des morceaux avec Jay Z, j’ai participé à l’album de Beyoncé, au dernier A Tribe Called Quest… Il y a eu beaucoup d’interaction avec cet univers pour moi dans un passé récent. J’en ai tiré un tas de bonnes choses. Fort de cette expérience, j’ai pu adapter tout ça facilement à mes propres chansons.

L'usine de pressage Third Man à Detroit.
L’usine de pressage Third Man à Detroit.

Le rap te parlait à l’époque?

Au début, je ne savais pas trop. J’étais un batteur. Quand j’avais douze ans en 1987, j’étais plutôt à dire: « Mouai, c’est pas de la vraie batterie sur cette chanson, c’est une drum machine. » C’était assez perturbant. Je me souviens quand les Beastie Boys ont samplé The Ocean, le riff de Jimmy Page, sur Licensed to Ill. J’ai essayé de dire à mes potes: « Les mecs, c’est Led Zeppelin! Ce riff, c’est Led Zep! » Ils me répondaient: « Ouais, et alors? » Ils n’en avaient rien à foutre et ça me fâchait. Je regrettais que ces gamins ne sachent pas d’où venait ce qu’ils écoutaient. C’est génial que les Beastie samplent Led Zep, mais ce n’est pas cool si personne ne s’en rend compte. Bref, ça me chiffonnait. Beaucoup de jazzmen n’ont pas accepté le rap très rapidement non plus. Et quand Quincy Jones déclare que les Beatles étaient les pires musiciens au monde, c’est le même genre de réaction. Pour eux, ce n’était pas de la musique. On parle de mecs qui jouaient du saxophone et de la batterie trois concerts par soir dans des clubs enfumés et une chaleur torride. Tu peux comprendre leur frustration d’entendre quelqu’un qui avait juste samplé un bazar et chantait par-dessus. Aujourd’hui, on a dépassé ça et réalisé la poésie urbaine du hip-hop. Le fait que la musique derrière ne compte pas autant que les mots. Beaucoup encore aujourd’hui ne comprennent pas vraiment Kendrick Lamar et Jay Z. La qualité de leur prose. C’est encore plus impressionnant si on parle de freestyle. De mecs qui improvisent et te balancent des trucs tout droit sortis de leur imagination. Les plus grands de l’Histoire, Patti Smith, Serge Gainsbourg, ils n’étaient pas capables de faire ça.

Ice Station Zebra a justement une vibe très Beastie Boys?

Ce qui est marrant, c’est que j’ai déjà fait ça plein de fois mais personne n’a jamais semblé vraiment le remarquer. Lazaretto, Icky Thump… J’ai pas mal de morceaux où je crache les paroles plutôt que de les chanter. Ces textes sont parlés mais jamais personne n’avait utilisé le terme rap. En même temps ici, la vibe est très fin 80, début 90. Ce qui est génial. Il y a un côté très jazzy et mélodieux dans le reste de la chanson.

On a parlé de jazz et de hip-hop, mais il y a aussi du funk à la Curtis Mayfield et du Gil Scott-Heron dans ce disque.

Je n’ai pas expliqué aux chansons quoi faire. Ce sont elles qui m’ont dicté ma conduite. Pour Ice Station Zebra, certains m’ont dit: « Jack, tu ne peux pas faire ça. » Mais je n’ai pas choisi. Je ne me dis pas qu’aujourd’hui, je vais écrire une chanson jazz et que demain, ce sera un morceau funk. Tu commences juste à interagir avec les autres musiciens. Tu essaies de trouver une intersection et quelque chose en découle. Généralement, dans le business, on dit aux artistes: « Non, non, non, ce n’est pas ce que tes fans veulent, reviens-en à ça, c’est comme ça que ceux qui achètent tes disques t’aiment. » Je suis certain que plein de mecs se demandent pourquoi je n’écris pas un nouveau Hardest Button to Button ou Fell In Love With a Girl. C’est ça qu’ils ont envie d’entendre. Ce nouvel album n’est définitivement pas pour eux. À part peut-être Over and Over and Over, qui pourrait capter leur attention quelques secondes grâce à ce riff rock’n’roll. Tout le reste vient du processus. De cette écriture sans instrument. De l’avoir géré techniquement moi-même. De l’avoir mené avec de parfaits inconnus. D’avoir tout enregistré sur des bandes, rentré dans l’ordinateur et édité sur un ordi. Ce que je n’avais jamais fait non plus. C’est ça ce disque. Une centaine de trucs que je n’avais jamais faits avant.

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Tu ressentais ce besoin de travailler autrement?

C’est ennuyeux à crever d’essayer de recréer ce que tu as fait trois ans auparavant. J’aime me remettre en question. Et si des gens apprécient ce disque, je peux en être fier. Parce que je sais ô combien difficile c’était. Il y a des disques aux Grammys qui ont neuf songwriters et quatre producteurs. Il y a tant de gens impliqués. C’est pratiquement une équipe de cinéma pour chaque chanson. Comment tu peux être fier de ça? C’est comme si une entreprise avait écrit ton morceau. Je ne sais pas… Ce n’est pas mon monde. Frank Sinatra et Elvis n’avaient pas besoin d’écrire leurs propres morceaux. C’était des chanteurs. Moi, je n’en suis pas un.

Tu es quoi?

Un vocaliste. Je vocalise des personnages. Ce personnage dans cette chanson a ce genre de voix. Mais je vieillis maintenant. Je perds les aigus que je pouvais interpréter quand j’étais encore dans la vingtaine. D’ici cinq ans, je vais sonner comme Tom Waits.

Comment tu perçois l’évolution du hip-hop par rapport à celle du rock ces quelques dernières années?

Le hip-hop dans les années 80 était très propre. « My name is this. And I’m gonna rap. And yady yady ya…. » C’était très accessible. Aujourd’hui, tu as beaucoup de rap marmonnant où tu ne comprends même pas les textes. Mais aussi parfois le langage très complexe, finement ouvragé d’un Q-Tip ou d’un Kendrick Lamar. Ils vont très très loin avec des mots si compliqués… J’ai parlé plusieurs fois à des rappeurs des années 90: il n’y a pas de feuille de route pour eux, il y en a une pour les stars du rock’n’roll. Je sais que quand j’aurai 60 ans, je pourrai regarder ce qu’ont fait Bob Dylan, Neil Young ou Willie Nelson à cet âge-là. C’est rassurant. Mais ces mecs, ces rappeurs des années 80 et 90 sont des pionniers. Pour l’instant, personne ne leur a montré ce qu’ils pourront faire quand ils auront 60 ou 70 piges. Ça va être intéressant. Peux-tu encore rapper avec un DJ derrière toi quand tu es septuagénaire ou est-ce que cette musique est pour les jeunes? Je n’ai pas de réponse. Tu dois leur demander. Le hip-hop a toujours été lié à la nouveauté. Qu’est-ce qu’il se passe maintenant? Quel est le style de la semaine? Voilà comment on va faire sonner cette chanson… Le rock lui est davantage tourné vers ses bases et ses fondations. Ça ne me surprendrait pas que des pop singers modernes, pas hip-hop mais pop, ne se référencient qu’aux cinq ou dix dernières années et pas aux 50 ou 60. Alors que quand tu es musicien de blues, tu as intérêt à connaître Howlin’ Wolf, John Lee Hooker et Robert Johnson, de réfléchir à la manière dont la musique a évolué pour influencer ce que tu fais maintenant.

Jack White devant un Drake Motel. Un message subliminal sans doute pour annoncer ses accointances avec le milieu du rap...
Jack White devant un Drake Motel. Un message subliminal sans doute pour annoncer ses accointances avec le milieu du rap…© Theon Delgado

Pourquoi est-ce le hip-hop et plus le rock qui parle aux gosses aujourd’hui?

Soyons positifs. Quand on me demande comment je vois l’avenir du rock’n’roll, merde, mec, je sais pas. Je n’en ai aucune idée. Je ne peux pas prédire le futur. Mais tout ce que je sais, c’est qu’il est là depuis longtemps et qu’il a souvent été déclaré mort de décennie en décennie. Certains écrivaient même déjà des chansons sur le sujet dans les années 70 et 80… C’est difficile de prédire le prochain scénario. Le punk, le grunge, la scène rock garage avec laquelle je suis arrivé au tournant du siècle, c’est toujours une injection de sang neuf, l’apparition d’une nouvelle attitude. Parfois, le rock’n’roll a besoin d’un coup sur la tête pour revenir encore plus fort. Mais ça a beaucoup à voir avec la jeunesse. Une nouvelle génération qui s’empare du format. Le punk, c’était pas des mecs de 50 ans, c’était des gamins de 18 piges. Le rock underground de qualité est là. Il n’y a aucun doute à ce sujet. On sort un tas de super groupes chez Third Man. Est-ce que ce sont les groupes qui vont faire un top 10? Non. Est-ce que ce sont des mecs qui vont remplir des stades comme Kendrick Lamar? Non. Pour que ça arrive, il faudrait une nouvelle détonation. Pourquoi ils ne sont plus les têtes d’affiche des festivals est une question différente de savoir ce qui sort aujourd’hui. Il y a des tonnes de groupes de rock que j’aime. J’aime Ty Segall. Tous ces trucs.

Il faut se battre pour occuper le terrain?

Avec Third Man, une bonne partie de mon boulot, c’est de harceler. De faire tout ce qui est en mon pouvoir pour grappiller un peu d’attention. Ce n’est pas évident. Tu pourrais sortir un album, puis te casser en Jamaïque pour quelques mois. Glandouiller. Laisser le disque faire le travail pour toi. Puis sortir de ta tanière juste pour un concert. Mais c’est fini ça dans le rock. Tu dois bosser vraiment très dur pour continuer de susciter l’intérêt. Il y a tellement d’autres médias en compétition avec toi. Netflix, Internet, les jeux vidéo… Les jeux vidéo rien que ça… Ils monopolisent tellement de temps. Pourquoi un adolescent devrait se tourner vers la musique quand il a une console dans sa chambre? Pourquoi il déposerait sa manette pour écouter un disque? Il y a donc toutes ces offres contre lesquelles tu dois te battre. Ça rend les choses assez compliquées.

Il y a des businessmen richissimes qui envoient des Tesla dans l’espace. Toi, tu as fait voler une platine il y a quelques années?

On essaie toujours de se demander chez Third Man ce qui n’a jamais été fait avec le format vinyle. On est quand même venus avec quelques idées. Remplir un album de liquide. Mettre un 45 tours à l’intérieur d’un 33. On a fait un tas de trucs différents pour capter l’attention des gens. Que tu penses que c’est gimmick ou gadget, je comprends. J’essaie d’aspirer les adolescents pour qu’ils aiment la musique et le format. Jouer le premier album dans l’espace est un truc qui nous a pris cinq ans à mettre sur pied.

Tu es un entrepreneur. Combien de personnes travaillent pour toi?

Chez Third Man, je dirais déjà une centaine. On vient d’ouvrir un magasin à Detroit et notre propre usine de pressage. Ce qui est vraiment très cher. J’espère que ça va marcher. J’ai dû payer pour tout ce bazar. Ça sort de mon porte-monnaie… C’est une expérience incroyable. C’est quand même le seul magasin de disques au monde où tu peux regarder par la fenêtre et voir le vinyle être pressé.

Tu avais des modèles quand tu as créé Third Man?

Au début, on nous a comparés à Apple Records des Beatles. Puis à Sun, à Stiff… Après un an, ce n’était plus le cas. Tout le monde trouvait ce lieu génial et il avait son identité. C’est dans la nature des gens. Quand tu écoutes un morceau, c’est pareil. Oh, ça sonne comme Devo ou Kraftwerk… Mais il y a tellement d’aspects uniques dans ce qu’on fait. Il y a des lectures de poésie. On a Third Man Books. On montre des films d’avant-garde une fois par mois sur des projecteurs 6mm. Il se passe tellement de choses. Les performances dans le magasin. On peut enregistrer son propre vinyle. Il y a aussi notre camion jaune: le Rolling Record Store. Je veux proposer des choses que j’ai toujours voulu voir en tournée quand j’étais plus jeune et que je n’ai jamais vues. Si je faisais ça pour le fric, je vendrais les disques de tout le monde. Les gens ne réalisent pas toujours. Nous ne vendons que les disques que nous produisons. Tu ne trouveras pas chez nous Eminem et Katy Perry. C’est un fameux challenge. On arrive à notre 600e sortie depuis qu’on a lancé l’aventure en 2009. Ça fait plus d’une par semaine.

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Tu l’as déjà égratigné… Qu’a changé Trump à ton pays et à ta ville depuis qu’il est au pouvoir?

C’est vraiment déprimant. Avant, je me levais et je buvais ma tasse de café en regardant les infos mais j’ai abandonné ce petit rituel. Je n’ose plus. Trump, Trump, Trump… Ça ne suscite que dépression et embarras. Tu es gêné d’être américain. Ça soulève beaucoup de questions aussi sur le fait que l’Amérique doit changer son système électoral. Et le fait que tu offres la possibilité à un seul type de détruire l’humanité en appuyant sur un bouton. Tu as besoin de quinze personnes pour faire un tas de conneries mais pour foutre la Terre en l’air, pas de soucis. Son élection devait arriver. C’est peut-être même une bonne chose. Ça réveille les gens.

Trump, c’est aussi le pouvoir de l’image, de la comm’.

On parle sérieusement de Dwayne « The Rock » Johnson concourant pour les prochaines présidentielles. Tu imagines? C’est un putain de catcheur professionnel… C’est ridicule. Je pense que quand tu deviens catcheur professionnel, tu abandonnes tout droit à te présenter un jour aux plus hautes fonctions de l’État (rires).

Avec qui vas-tu monter ton prochain supergroupe?

J’ai déclaré il y a quelques années que c’était bon, j’ai assez donné. Mais ce serait cool d’enregistrer un nouveau Raconteurs.

Au cinéma, tu interprètes souvent des rock stars. Tu t’es joué toi pour Jarmusch et tu as incarné Elvis… Tu as reçu beaucoup de propositions récemment?

Ces dernières années, j’ai réfléchi à l’idée de réaliser un film. J’ai vu passer pas mal de projets mais aucun ne semblait taillé pour moi. Donc, je me suis mis à écrire mon propre scénario. J’aimerais m’y attaquer dans les deux prochaines années. L’histoire? C’est une surprise.

Par Julien Broquet, à Londres.

Le 07/07 à Rock Werchter.

Lire aussi la critique de Boarding House Reach.

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