Vies parallèles

À présent, plus de doute, Olivier Schrauwen n’est pas un extraterrestre: il a été enlevé par eux. Dans son récit-témoignage, il nous relate son « abduction » (« enlèvement » en vocabulaire ufologue) dans le détail. Comment il s’est mis au lit dans un état d’excitation inhabituel, comment il s’est réveillé dans une soucoupe volante et comment de petites créatures lui ont prélevé du sperme. Il décrit également le film sur le futur de l’humanité que les « petits gris » lui ont montré et finalement son retour dans sa chambre, en lévitation. À moins qu’Olivier Schrauwen soit un scientifique amateur et qu’il essaie de communiquer avec les générations futures au travers d’un petit moniteur, mais que celles-ci n’y voient qu’une farce ou une antiquité à collectionner pour leur intérieur. Olivier est peut-être une chanteuse transgenre dont le cerveau est hacké par un troll qui, à partir de 18 heures, commente en direct sa vie et la tourne en dérision. À moins qu’il ne se voie comme un nouvel Adam prêt à coloniser une nouvelle planète avec sa partenaire d’exploration. Quoi qu’il en soit, l’auteur n’est plus tout à fait avec nous… pour notre plus grand bonheur. Vous l’aurez compris, il se met en scène dans chacune des six histoires de science-fiction qui composent ce recueil. Après s’être affranchi de l’influence de Winsor McKay et de Willy Vandersteen, il semble avoir trouvé sa voie graphique depuis quelques albums. Dans Vies parallèles, il mêle à sa ligne claire ici des aplats de noirs et de gris alourdissant l’ambiance façon polar et là des traits colorés plus joyeux. Il plane une ambiance étrange, non dénuée d’humour noir et chargée sexuellement. Le tout est emballé dans un packaging façon promo pour un voyage interstellaire: hallucinant!

Vies parallèles

D’Olivier Schrauwen, Éditions Actes Sud/L’An 2, 128 pages.

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