Une passerelle sur l’Atlantique

© DETERIORATION 023 © ROBERT FARBER

Faut-il se méfier de la création artistique en provenance des États-Unis? Pour certains, cela ne fait aucun doute depuis qu’il a été définitivement établi que, durant la guerre froide, la CIA a bien financé l’expressionnisme abstrait de peintres comme Jackson Pollock, Robert Motherwell ou Mark Rothko. But de la manoeuvre? Promouvoir aux yeux du monde l’image d’un pays libre face aux crispations idéologiques de l’ex-URSS. Depuis cette politique de « la grande laisse », comme elle a été nommée avec pas mal de cynisme, l’eau a coulé sous les ponts. Il est donc plus que temps de se débarrasser des suspicions et de regarder la création plastique en provenance des USA avec toute la fraîcheur qui s’impose. Du 11 au 15 octobre prochain, la Cube Art Fair convie les oeuvres de 30 artistes venus des quatre coins du pays de l’Oncle Sam. Qu’ils soient confirmés -Frank Stella, Robert Farber- ou émergents -Darren Jones, Jan Lord, Reka Nyari…-, l’idée pour les organisateurs est de « créer une passerelle sur l’Atlantique entre artistes et collectionneurs« . Pour ce faire, les petits plats seront mis dans les grands: reconstitution du speakeasy new-yorkais Raines Law Room au milieu de l’espace d’exposition, collection de mobilier de designers américains présentée par la maison de vente Cornette de Saint Cyr, sélection d’ouvrages ad hoc assurée par la librairie Filigranes, « american brunch » servi le samedi et le dimanche, événements caritatifs proposés par The American Women’s Club… Il reste à espérer que l’ensemble ne se transformera pas seulement en cinq jours de « networking festif » comme le programme le laisse à penser.

Cube Art Fair, 142 rue de Stalle, à 1180 Bruxelles. Du 12 au 15/10. www.cubeartfair.com

M.V.

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