Trouville Casino

« Un jour, tu as pris ta voiture, et tu y es allé, au casino. Seulement cette fois, tu étais armé. Ce qui a le plus surpris, c’était ton âge… » S’inspirant d’un fait divers où un retraité de 75 ans braque le casino de Trouville en 2011, Christine Montalbetti plante le décor -mouettes, façade pâtissière, lustres à prismes et pampilles de cristal- puis la cavale en Seat Ibiza. Détricotant le fil de la journée, rafraîchissant ses souvenirs, l’auteure se met également en scène, car le roman c’est comme un « petit braquage des familles, tu avais bien dû le préparer ». Or, à l’image du « papy braqueur » en fuite, le livre semble tout disposé à se faire la malle. À la poursuite de ce suspect qui lui échappe, Montalbetti en appelle à la clémence du lecteur, ce familier qu’elle tutoie à l’instar de son héros malheureux. « C’est qu’il y a généralement un moment, dans mes romans (j’aurais dû te prévenir), où un insecte pointe le bout de son nez. » Le bug, c’est qu’on regrette la maestria du limier Philippe Jaenada, ses digressions homériques, ou la puissance d’évocation d’un Christian Oster métamorphosant quelque quidam en trouvant une histoire à sa mesure. « Il y a cent façons, et plus, de raconter une histoire (…) Tu resteras pour nous un homme sans visage. » Affaire classée?

De Christine Montalbetti, éditions P.O.L., 250 pages.

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