Tout ce dont on rêvait

DE FRANÇOIS ROUX, ÉDITIONS ALBIN MICHEL, 300 PAGES.

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Nicolas est cadre dans une grosse entreprise, il vit confortablement dans un bel appartement parisien jusqu’au jour où il se fait licencier pour restructuration, il a 49 ans. Dans un premier temps, l’homme mûr et expérimenté est persuadé de retrouver rapidement un emploi, son carnet d’adresses l’atteste. Mais progressivement, Nicolas prend conscience de l’hypocrisie du monde. Son fils craint pour son petit confort personnel; sa fille y voit une ouverture sur une pleine liberté d’action; son épouse, déjà prédisposée à une insatisfaction anxiogène générée par un père facho, éprouve des difficultés à faire semblant, à cacher son ressenti. Commence alors une longue chute et, de victime, Nicolas devient coupable. Après Bonheur national brut, best-seller paru en 2014, François Roux peint une société où l’échec est interdit et la tyrannie du bonheur addictive. Sur fond d’attentat de Charlie Hebdo et d’une France unie le temps d’une commémoration, l’auteur puise dans nos incertitudes, dans le triomphe chancelant du capitalisme ou encore dans les conflits intergénérationnels pour nous impliquer dans son récit. Et si le début du roman pourrait faire craindre à la banalité, très rapidement, le lecteur réalise qu’il est confronté à un problème plus profond qui mêle l’intime et l’actualité, la réalité brute à la fiction.

M-D.R.

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