The Fake

Avant Dernier train pour Busan (2016), formidable film de morts-vivants speedés en prises de vue réelles oscillant entre mélo pur jus et horreur ferroviaire, et Seoul Station (2016), son excellent prequel animé, le réalisateur sud-coréen Yeon Sang-ho s’était bien sûr fendu d’un mémorable The King of Pigs (2011) mais aussi du moins connu The Fake (2013), récit d’animation choral noyauté autour de la figure d’un escroc n’étant pas sans évoquer le personnage de François Cluzet dans le film À l’origine de Xavier Giannoli. Soit, dans un bled promis à l’inondation en raison de la construction d’un barrage, l’arnaque à grande échelle mise en place par un homme d’affaires charismatique en vue de convaincre les villageois de verser leurs indemnités de relogement dans le projet d’édification d’une chapelle. Éternel opium du peuple, la religion, et son exploitation commerciale de la misère humaine, offrent surtout à Yeon Sang-ho un cinglant prétexte à la production d’un commentaire social d’une noirceur abyssale, socle incommode de cette redoutable peinture ultra-nihiliste des rapports humains où ne pointe aucune lueur d’espoir. Hasard du calendrier? Le timing de cette sortie collector est en tout cas parfait puisque le nouveau Yeon Sang-ho, Psychokinesis, film de super-héros frappadingue doublé d’une mordante fable politique, vient tout juste de débouler sur Netflix. En suppléments Blu-ray, les courts métrages inédits The Hell (2006) et Love is Protein (2008).

The Fake

De Yeon Sang-ho. Avec les voix de Yang Ik-joone, Oh Jung-se, Kwon Hae-hyo. 2013. 1 h 41. Dist: Spectrum.

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