Sun kil moon

« Common As Light And Love Are Red Valleys Of Blood »

DISTRIBUÉ PAR CALDO VERDE RECORDS.

7

C’était déjà le cas du temps de ses Red House Painters. Si Mark Kozelek a toujours aimé nous perdre au beau milieu d’interminables plages, étirant ses morceaux jusqu’à ce qu’on s’y abandonne souvent totalement désarmés, sur Common As Light And Love Are Red Valleys Of Blood, c’est dans l’immensité d’un désert que le pote de Will Oldham a décidé de nous planter. Seize titres. Seize titres qui disputent les prolongations pour plus de deux heures de musique. Généreux dans l’effort, Sun Kil Moon joue la montre, raconte sa vie et commente le monde. Pendant plus de dix entêtantes minutes, God Bless Ohio se charge d’hypnotiser et de capturer l’auditeur, cet homme de plus en plus pressé, pour l’occasion étourdi par cette voix si familière et cette mélodie si répétitive. Spoken word, guitare classique, claviers dissonants… L’objet est étrange. Toute notion de temps déjà perdue. Kozelek s’essaie au hip hop sur The Highway Song et Philadelphia Cop pimenté d’une conversation foutage de gueule entre un journaliste musical snobinard et un participant de South by Southwest. Là où Chili Lemon Peanuts fait allusion aux explosions terroristes bruxelloises… Ultraréférencé, toujours partant pour un peu de name dropping, Common As Light And Love… voit Kozelek défendre les droits des transgenres, s’interroger sur la mort mystérieuse de l’étudiante canadienne Elisa Lam dans un hôtel de Los Angeles, divaguer autour d’un générique de show télé sixties et déclarer sa flamme au Portugal… Un disque, tout aussi déconcertant et long soit-il, qui tient en haleine. In the Moon for love…

J.B.

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