Sans peur et sans reproche

Chérissant le fair-play, Gran Turismo Sport pourrait aider Sony à conquérir le monde de l’e-sport. Son ADN sublime l’idée de courses online.

Gran Turismo roule des mécaniques comme un cas unique. Copilote du Sony gaming des premières heures, la saga a récemment noué deux liens forts avec l’industrie automobile. Exit les salons. Les M4 Coupé de BMW et autres Supra de Toyota se dévoilaient ainsi, en avant-première, sur le précédent volet du hit de Polyphony. En sept ans, le milieu de la compétition moteur a, de son côté, accueilli une vingtaine de nouveaux talents recrutés à coups de joypads via la GT Academy. Des ex-gamers comme Ahmed Bin-Khanen ou Nicolas Hammann roulent aujourd’hui aux 24 Heures du Mans ou en Nascar. Vous en voulez encore? Gran Turismo Sport tente de se jeter dans l’e-sport.

Sponsoring, transfert de joueurs, course à l’audimat, méga rassemblements (la finale de League of Legends dépasse les 10 000 entrées)… Le sport électronique pesait 500 millions de dollars en 2016. Absent de la fête, Sony veut aussi en être. Gran Turismo Sport pourrait l’y inviter. Nul ne connait la suite que l’éditeur donnera à la saison test de championnat qu’il vient d’organiser avec la Fédération Internationale de l’Automobile (FIA). Mais les courses en ligne de son exclusivité PlayStation crépitent.

Oubliés la collectionnite et l’esprit encyclopédique du sixième et précédent volet de la PS3: le catalogue de véhicules chute de 1 200 à 170 modèles et le marché de l’occasion a fermé ses portes. Si elle n’est pas arcade, la prise en main de ses caisses reste tolérante. Cette approche permet par exemple de rebondir sur un concurrent dans un virage pour ralentir et repartir de plus belle. Ce plaisir coupable a façonné l’identité de Gran Turismo et son succès. En passant online, Polyphony sonne toutefois la fin de la récré.

Karma police

Au-delà d’un score de RP indiquant les points gagnés en courses, chaque profil de joueur affiche ainsi un rang de fair-play. Les gentlemen drivers sourient. Sur circuit, prendre un raccourci dans l’herbe ou tacler un adversaire pénalise les antisociaux de quelques secondes. Peu importe qu’ils franchissent en premier la ligne d’arrivée, la sanction pourra les faire dégringoler de la première à la troisième marche du podium. Conscient de l’inévitabilité de certaines situations, Polyphony ne punit heureusement pas trop les pichenettes et autres passages sur gazon. Du moment qu’ils restent raisonnables.

Balançant une BO moins inspirée que précédemment (De La Soul et Ty Segall sauvent les meubles), GT Sport se montre jubilatoire au final face à d’autres joueurs en ligne. Son parfait et savant dosage entre pilotage arcade et simulation évite les frustrations. Dommage toutefois que ses défis se réduisent à peau de chagrin. Seuls trois types de courses (de moindre importance) s’ouvrent tout au long de la journée. Cruciaux pour qui veut progresser, les défis des nations GTA se limitent par contre à cinq rendez-vous quotidiens, entre 18 et 22 h. Un point noir pour les amateurs de nuits blanches.

Gran Turismo Sport

Édité par Sony Computer Entertainment et développé par Polyphony Digital, âge: 12+, disponible sur PlayStation 4.

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