Révolution

DE SÉBASTIEN GENDRON, EDITIONS ALBIN MICHEL, 399 PAGES.

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Confondu avec un mafieux alors qu’il se présente pour réparer un ordinateur, Georges Berchanko se retrouve avec deux cadavres sur les bras -un calvaire! Le même jour, marteau-piqueur à ses pieds, également mandatée par Vadim Intérim, Pandora Guaperal s’apprête à détruire un Christ en croix. Une entreprise qui escagasse les habitants du patelin: « On a le goût du sang dans la bouche, les yeux qui sortent des orbites, on va bouffer de la salope au dîner. » Pour neuf euros soixante de l’heure, ça fait peu cher la formule. Lors d’une rencontre fortuite dans un bar, nos deux larrons sympathisent, dansent un tango aux toilettes et décident de changer le monde. « Et ce road-trip, pour aujourd’hui ou pour demain? » Voilà voilà! Le 1er août, plantés au milieu d’un viaduc sur l’A53, Pandora et Georges, un pistolet sur la tempe, bloquent des milliers d’estivants sur la route des vacances. Ils ne bougeront que si les gens se décident à faire la révolution. Et que ça saute! Très à l’aise dans le genre du roman noir, Gendron signe une première partie gouailleuse, filant à cent à l’heure, et le lecteur s’en paie une bonne tranche. Une fois enclenché le frein à main, coincé entre l’ambulance et le camping des LeFloch, le bouquin lève le pied et patine un peu. L’essentiel est sauf: sur un malentendu, on peut conclure.

F.DE.

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