Raoul Vignal

« The Silver Veil »

DISTRIBUÉ PAR TALITRES.

8

Il a l’air d’un autre temps comme ça. Avec sa belle moustache, sur sa lumineuse pochette en noir et blanc. Raoul Vignal a pourtant 26 ans. Cela faisait déjà longtemps, quand il est né à Lyon, entre le Rhône, la Saône et les saucissons, que Nicholas Rodney Drake avait cassé sa pipe. Emporté, triste comme sa musique, par une surdose d’antidépresseurs. Mais le Nick, Raoul ne l’a pas oublié. D’ailleurs, son ombre, sa douceur et son talent planent de bout en bout sur son premier album. Ce Silver Veil enregistré pendant l’automne 2015 à Berlin, aux Klangbild Studios, avec Martin J. Fiedler (Josh T. Pearson) aux manettes, son meilleur ami Pierre-Hugues Hadacek au piano et à la batterie et son propre père, Bernard, à la flûte traversière. Raoul, donc, a le doigt magique et le folk feutré. La nostalgie boisée et l’allure plutôt distinguée. Dans une autre vie, Raoul a fait du stoner. Dans une autre encore, il s’est fait appeler Snake Fuzz Moan, entre folk ténébreux et blues hybride. Là maintenant, il navigue plutôt en mode José González, Elliott Smith, John Cunningham, Syd Matters, Erlend Oye (Kings of Convenience)… « The Silver Veil, dit Raoul, c’est cette couche nuageuse d’un gris brillant qui recouvre la ville bien trop souvent et fait mal aux yeux quand on la regarde. » Adepte du finger-picking, grand amateur de musiques de films (il a composé celle de Sweet Water of Memory pour Carlos Vin Lopes), Vignal s’offre un disque lumineux et éblouissant. Soigné, épuré, mélancolique. Dix splendides ballades qui aèrent l’esprit et réchauffent le coeur. Dix petites pépites tamisées avec soin et savoir-faire. Comptines intimistes et élégantes pour vaincre la solitude ou s’y réfugier. De toute beauté.

J.B.

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