Rag’n’bone man – « human »

DISTRIBUÉ PAR SONY MUSIC. EN CONCERT LE 15/04 À L’AB (COMPLET) ET LE 02/07 À ROCK WERCHTER.

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Le 21 juillet dernier sortait Human, chanté et co-écrit par Rag’n’Bone Man -avec un autre Anglais, Jamie Hartman- se vendant à plus de 600 000 exemplaires en Grande-Bretagne comme en Allemagne, N°1 dans une douzaine de pays européens. La matière? Une carcasse soul-gospel sous forme de hip-hop choral. L’allure de grizzly repenti tatoué de Rory Graham, 32 ans, fait le reste et les 183 millions de vues sont atteints sur YouTube. Alors quand l’album débarque, il n’a pas l’impact immédiat du tube racine et, malgré le bataillon de vingt co-auteurs(!) aux côtés de Rag, souffre d’une certaine similitude au fil des titres, hormis une paire d’imparables (Love You Any Less, Odetta). Lorsque le style diverge, dans l’intro vieux Motown d’Arrow ou le cool jazz d’Ego, ce n’est pas au profit de la chanson: étonnant que les producteurs, dont Two Inch Punch (Sam Smith, Jessie Ware), ne l’aient pas compris. Pourtant, malgré l’emballage au final assez prévisible -cordes, voix et sequencers-, rien n’éteint la voix d’envergure de Rag, bluesy et hautement corporelle. Dans la version bonus du CD qui rajoute sept chansons, il chante Healed, soit un morceau de Matthews’ Southern Comfort lui-même inspiré du Woodstock de Joni Mitchell. Un lien générationnel qui sert de métaphore à un disque où il faut creuser la matière musicale pour l’aimer au-delà des prémices.

PH.C.

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